Les marchés atteignent des sommets, mais juillet pourrait réserver des surprises
Les marchés se sont repliés vendredi à la suite des gros titres sur les tensions accrues entre Israël et l’Iran. Il est évident que je n’étais pas au courant de ces événements lorsque j’ai écrit jeudi. Cela montre bien pourquoi il est essentiel de comprendre des facteurs tels que la volatilité et les corrélations, car ils rendent le marché plus vulnérable aux risques liés aux gros titres.
Le Compte général (CGA) a fortement chuté en raison du plafond de la dette. Une baisse du CGA augmente les réserves détenues à la Fed, injectant des liquidités dans le système. À l’inverse, une hausse du CGA réduit les réserves à la Fed, ce qui épuise les réserves.
Une partie de ces liquidités est revenue à la Fed par le biais de la facilité de prise en pension, qui a augmenté régulièrement depuis le mois de mai, mais pas suffisamment pour compenser la baisse du TGA.
Cet excès de liquidités est visible dans la baisse des taux de financement au jour le jour, le taux de financement sécurisé au jour le jour (Secured Overnight Financing Rate - SOFR) se négociant désormais 5 points de base en dessous du taux de financement effectif de la Fed. Cette situation est importante car elle indique qu’il y a beaucoup de liquidités sur le marché au jour le jour.
Toutefois, la situation est susceptible de changer cette semaine en raison de la date d’imposition du 15 juin, qui fera monter le TGA, baisser les réserves et incitera les organismes publics à transférer des fonds sur le marché des pensions.
L’augmentation des liquidités sur le marché du financement au jour le jour maintiendra probablement le SOFR à un niveau bas et pourrait même le faire baisser. Si le SOFR diminue encore, la facilité de prise en pension au jour le jour de la Fed deviendra plus attrayante, ce qui entraînera une augmentation de l’utilisation des prises en pension. À mesure que la valeur des prises en pension augmentera parallèlement à l’augmentation du TGA, les soldes de réserve de la Fed diminueront, ce qui entraînera un resserrement supplémentaire des liquidités.
En outre, l’utilisation de la facilité de prise en pension continue généralement d’augmenter à l’approche de la fin du trimestre en raison des ajustements du bilan, ce qui réduit encore la liquidité du marché.
Par conséquent, au cours des deux prochaines semaines, les taux de financement au jour le jour devraient d’abord baisser, puis commencer à augmenter à l’approche de la fin du trimestre, ce qui entraînera un resserrement des liquidités. Ce phénomène se produit généralement à la fin de chaque mois, mais tend à être plus prononcé à la fin du trimestre.
Les effets d’une augmentation de la TGA due au paiement des impôts cette semaine, d’une utilisation accrue des repo à l’approche de la fin du trimestre et d’une augmentation des coûts de financement au jour le jour sont susceptibles de réduire la liquidité globale du marché. Cette combinaison pourrait rendre les conditions de négociation difficiles au cours des deux dernières semaines de juin, ce qui pourrait exercer une forte pression à la baisse sur les prix des actions.
La situation se complique après la fin du trimestre. Si le projet de loi "triple B" est promulgué d’ici le 4 juillet comme prévu, la TGA devra être reconstruite et les conditions du marché dépendront fortement de la manière dont le Trésor choisira d’émettre des titres de créance. Récemment, cependant, l’émission de bons du Trésor a ralenti et le montant total des bons en circulation a diminué.
Même avec la vente de 1 % de vendredi, la volatilité réalisée reste modérée, avec une volatilité sur 10 jours de seulement 9,4. En outre, la corrélation implicite a commencé à augmenter vendredi. Cela suggère qu’il y a encore une marge considérable pour que ces mesures évoluent à la hausse.
L’indice S&P 500 a finalement cassé la configuration en coin qu’il avait formée, et il faut maintenant que cela se poursuive à la baisse. Cela ne signifie pas que cela doit se produire immédiatement en un jour, mais la tendance à la baisse devrait devenir claire. Il convient également de noter que l’indice a clôturé sous sa moyenne mobile exponentielle à 10 jours vendredi.
La baisse de l’indice NASDAQ 100 (NDX) a confirmé la faiblesse de l’indice S&P 500.
Il est permis de penser que Nvidia (NASDAQ :NVDA) a également subi un effondrement important vendredi, en sortant de sa configuration en coin ascendant et en rompant sa tendance haussière à long terme depuis les creux d’avril. La seule exception notable est qu’il n’a pas clôturé en dessous de son EMA de 10 jours.