Comme c’est systématiquement le cas à l’approche d’échéances importantes (BCE jeudi et NFP vendredi), le marché adopte une attitude plutôt prudence ce qui a conduit, hier, le CAC 40 à afficher une légère baisse sous le niveau des 5000 pts. L’incertitude politique en France à laquelle s’ajoute le scepticisme des investisseurs à l’annonce d’une recapitalisation de Deutsche Bank (DE:DBKGn) (éléments d’analyse ci-dessous) ont renforcé l’attentisme. En outre, le risque politique devrait encore s’accroître à court terme du fait de l’approche des élections générales aux Pays-Bas le 15 mars prochain qui ne devraient toutefois pas aboutir à la mise en place d’un gouvernement populiste dirigé par le Parti pour la liberté (PVV). La réunion de la BCE va certainement être l’occasion de souligner une nouvelle fois les divergences de vue profondes entre Mario Draghi et l’Allemagne. Néanmoins, la perspective unanime d’un statu quo au niveau des taux d’intérêt et du programme de rachats d’actifs devrait être un élément stabilisateur pour les marchés. Dans un contexte propice à un repli vers les valeurs refuge (comme l’indique à un certain niveau la bonne tenue du Bitcoin et de l’or), on peut anticiper une séance assez terne aujourd’hui à la Bourse de Paris. Toutefois, on surveillera de près les chiffres de la balance commerciale américaine qui devraient fournir des arguments à l’Administration Trump afin de favoriser des échanges plus équilibrés à l’approche du G20 Finances qui doit se tenir à la fin du mois en Allemagne.
Les derniers faits marquants :
Deutsche Bank a annoncé sa décision d’effectuer une augmentation de capital pour renforcer son bilan et dégager des fonds pour des investissements stratégiques :
- L’augmentation de capital devrait atteindre 8 milliards d’euros avec un prix par action de 11,65 euros, soit un niveau inférieur de 35% au cours actuel ;
- Outre l’augmentation de capital, Deutsche Bank prévoit de vendre une participation minoritaire (25%) de son activité de gestion d’actifs par le biais d’une introduction en bourse. Cette activité était toujours en berne en 2016 alors qu’elle a connu un net essor chez ses concurrents européens et américains sur la même période ;
- Virage à 180 degrés concernant Postbank. L’entité, qui devait initialement être cédée, va être intégrée à l’activité de banque commerciale existante. C’est un signal plutôt négatif qui indique que le prix d’achat possible pour Postbank était inférieur aux attentes de Deutsche Bank ;
- Afin de réussir sa recapitalisation, Deutsche Bank propose un dividende de 0,19 euro par action, ce qui est plutôt positif compte tenu du consensus qui ne prévoyait jusqu’à présent pas de dividendes avant 2018 ;
- L’augmentation de capital devrait faire passer le ratio CET1 à 14,1%, soit au même niveau que ses homologues ;
- Néanmoins, le sentiment de marché reste dans l’ensemble négatif. Les analystes positionnés à la vente ont un objectif de prix à 16 euros contre 18 euros actuellement.
Selon des sources convergentes, la BCE ne devrait pas annoncer un changement de sa politique monétaire ce jeudi, notamment en ce qui concerne les rachats d’actifs.
La tragédie grecque se poursuit puisque le PIB a baissé de -1,2% au T4 2016.
A suivre aujourd'hui :
Publication du PIB au T4 pour la zone euro à 11h (consensus à 1,7%).
Indice IBD/TIPP d’optimisme économique aux Etats-Unis à 16h (consensus à 57,1 versus 56,4 précédemment).