Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Je suis un homme de terrain, un insider du marché actions français. Je n’ai pas pour habitude de rester assis derrière mon écran à repiquer des communiqués de presse. Non. Quand une valeur m’intéresse, je vais directement à la source pour creuser le sujet. En d’autres termes, je rencontre les dirigeants. Et, si mon analyse et mon entrevue avec la direction « matchent », je poursuis ma petite enquête du côté des gérants. Ensuite, soit je formule un conseil d’achat à mes abonnés, soit je leur débriefe mes one-to-one dans la rubrique « Rumeurs/coulisses » de Mes Valeurs de Croissance.
Les gérants soumis au devoir de réserve
Par contre, il est vrai que je ne dévoile que très rarement les noms des gérants avec qui j’échange pourtant très régulièrement. L’un d’entre vous me l’a dernièrement fait remarquer, à juste titre. La raison est simple : de manière générale, et surtout dans les grandes sociétés de gestion, ces professionnels ne sont pas autorisés à parler aux médias, sauf bien entendu s’ils occupent des postes à haute responsabilité. La plupart du temps, devoir de réserve oblige, ils ne peuvent même pas commenter la moindre valeur, surtout à l’achat.
Tenez, lorsque je passe sur BFM Business, les gérants invités à venir débattre sur le plateau doivent respecter scrupuleusement les consignes de leur hiérarchie. Ils ne parlent donc pas valeurs, tout au mieux peuvent-ils à peine donner leur sentiment sur le CAC 40. On ne peut pas faire plus vague en matière de point de vue ! Interdiction donc de dévoiler s’ils sont vendeurs sur Carrefour (PA:CARR) (FR0000120172) ou s’ils accumulent du LVMH (PA:LVMH) (FR0000121014).
Pour être bon insider du marché actions, l’anonymat prime
De fait, vous comprendrez parfaitement que ce devoir de réserve s’applique également à moi. Et je le respecte. Parce que si ces gérants n’émettent aucune objection à discuter valeurs avec moi, la grande majorité d’entre eux ne souhaite pas voir leurs noms apparaître. Dans ces colonnes comme sur BFM. Nos conversations se font donc « en off », c’est-à-dire officieusement. Du coup, s’ils m’autorisent à dévoiler des bribes de nos conversions à mes lecteurs, je dois, en contrepartie, respecter leur anonymat.
Et je m’y tiens ! D’abord parce que j’adore échanger avec eux mais aussi, et surtout, je veux continuer à les compter dans mon carnet d’adresses. Et il m’est très précieux et je le bichonne. Certaines de mes sources resteront donc totalement secrètes. Eh oui, cher lecteur, c’est le prix à payer pour continuer à vous délivrer des informations inédites.