Les actions des producteurs de Cannabis canadiens seront sous le feu des projecteurs au cours des prochaines semaines, avec l’entrée en vigueur demain mercredi 17 octobre de la légalisation de l'usage récréatif de la Marijuana au Canada.
Aurora Cannabis, Canopy Growth ou Tiray figurent parmi les noms les plus connus, mais plutôt que de s’intéresser au profil individuel des principaux acteurs de ce marché, nous vous proposons ici une analyse plus globale du secteur canadien de la production de Cannabis, pour savoir quoi surveiller pour évaluer quelle société saura se démarquer.
L’état actuel du business du Cannabis au Canada
Avec la légalisation, il est probable que des sociétés se spécialisent soit dans la Marijuana médicale, soit dans la production à usage récréatif. Mais puisque le Cannabis ne sera légal au Canada que le 17 octobre, la totalité des producteurs vendent actuellement exclusivement du Cannabis à usage médical, ou alors ne vendent pas encore.
A partir du 17 octobre va donc se poser la question de savoir quel producteur de Cannabis tirera le mieux son épingle du jeu sur le marché récréatif.
Cependant, certaines sociétés pourraient aussi choisir de se concentrer sur le marché médical, avec pour objectif de ressembler davantage aux sociétés pharmaceutiques, en développant également des produits thérapeutiques à base de Cannabis.
Quel est le volume actuel de la production, et quel est le coût de cette production ?
Difficile d’évaluer une entreprise sans s’intéresser à son volume de production, et à ses coûts de production.
Pour l’instant, les producteurs de Cannabis publient des chiffres sur leur volume de production, et sur leur volume de vente, mais il manque des données fiables sur les coûts de production.
L’industrie n’a pas encore standardisé ses méthodes de calcul à ce niveau, et toutes ne sont pas d’accord sur ce qui devrait intégrer ou non le coût de production.
Le régulateur boursier Canadien a d’ailleurs émis une note le 10 octobre pour souligner que les méthodes de calcul actuelles des producteurs de Cannabis ne sont pas claires et que plus de détails sont nécessaires.
On peut cependant noter que la banque CIBC a estimé dans une note de recherche il y a quelques mois que les producteurs de Cannabis affichent une marge brute d’environ 60%.
Comment va évoluer cette production ?
Avec un marché de l’usage récréatif qui devrait atteint 6.5 milliards de dollars canadiens d’ici à 2020, les producteurs vont être capables de vendre bien plus de Cannabis qu’ils n’en produisent actuellement.
Il convient donc de s’intéresser également à leurs capacités de production future.
A ce propos, la plupart des gros producteurs publient des chiffres sur la surface cultivée, ainsi que sur le volume de production autorisé par le gouvernement, ce qui donne une première idée de la marge de croissance de la production.
Il est également intéressant de s’informer des investissements de ces entreprises en termes de capacités de production, pour juger des perspectives de croissances de la production, mais aussi pour évaluer à quel moment les producteurs devront utiliser du capital pour continuer à étendre leurs capacités.
Les goûts des consommateurs sont inconnus pour l’instant
Une autre inconnue réside dans le fait qu’il est très difficile de prévoir quels producteurs seront les favoris des consommateurs. Difficile de prévoir ce que ceux-ci vont acheter, quels produits rencontreront le plus de succès, ou quelles marques obtiendront les préférences du public.
Les efforts de marketing et de communication des producteurs de Cannabis, ainsi que les préférences de consommateurs après quelques semaines/mois de légalisation seront donc aussi à surveiller de très près, au-delà des éléments de valorisation plus concrets cités précédemment.
Conclusion
Les prochains mois risquent donc d’être intéressants, et le marché va observer avec intérêt la naissance de l’industrie du Cannabis à usage récréatif au Canada. Les résultats obtenus aux Etats-Unis avec la légalisation dans plusieurs Etats permettent d’espérer le meilleur, mais il est à ce stade très difficile de savoir précisément sur quel producteur miser. Cela devrait cependant peu à peu s'écaircir à mesure que des chiffres concrets sur les ventes seront publiés au cours des prochaines semaines/mois.