A l’image de la bourse moscovite qui va de record en record, le rouble a particulièrement bien performé en 2019, au point de signer, à l’heure d’écrire ses lignes, la plus forte hausse de l’année sur le marché des changes.
Délaissée tout comme ses consœurs émergentes l'année passée, la monnaie russe s’est refait une santé cette année, avec une hausse de 12% contre l'euro depuis janvier.
Une performance qui s'explique entre autres par l'évolution positive des prix du pétrole, que le pays produit et exporte. En outre, les sanctions prises par les occidentaux à l’égard de Moscou, en réponse à son ingérence en Ukraine, ne semblent plus décourager des investisseurs qui ont en quelque sorte, appris à « vivre avec ».
Rappelons utilement que malgré son net rebond, le rouble se traite toujours loin de ses niveaux d’avant la chute du pétrole et de l’annexion de la Crimée en 2014.
La Russie, un placement sûr
Le rebond de la devise a également été alimenté par les agences de notation qui ont revu, l’une après l’autre, leurs appréciations sur la situation financière et d’endettement du pays.En cours d’année, Moody’s a ainsi relevé d’un cran à « Baa3 » la qualité de crédit de la dette russe, dette qu’elle considérait précédemment comme un placement spéculatif.Avec cette décision, l’agence saluait l’endettement public très faible du pays, ses actifs publics importants ainsi qu’une dette extérieure en diminution constante par rapport aux actifs en devises étrangères.« Autant de facteurs qui devraient assurer à Moscou un degré important de résilience face aux difficultés structurelles du pays », justifiait alors Moody’s.
Croissance poussive mais supérieure aux attentes
Concernant l’activité économique, après une première moitié d’année difficile, plombée par la hausse de la TVA décidée par le gouvernement en janvier, la croissance a accéléré au troisième trimestre.
Soutenue par le secteur agricole, le PIB a augmenté de 1,7% sur un an. C’est moins qu'espéré par le gouvernement plus que prévu par les analystes. Les autorités russes s’attendent à ce que la croissance soit d’une ampleur similaire pour le trimestre en cours.
Rappelons que Vladimir Poutine s’est fixé comme objectif, au début de son quatrième mandat en 2018, une croissance annuelle de 4%.
Pour se donner les moyens d’y arriver, le Président a lancé les ambitieux « projets nationaux ».
Déclinés en douze catégories, allant des infrastructures à la santé, ces projets devraient dépasser les 400 milliards de dollars d’investissements, dont 115 milliards seraient financés par les investisseurs privés (russes ou étrangers).
Pour Vladimir Poutine, l’objectif principal de ces grands projets nationaux est de diversifier l'économie par la voie de l'innovation, entre autres.
Investir en rouble avec un rendement supérieur à 5%
Le marché obligataire regorge de possibilités d’investissements en rouble. Pour l’investisseur qui souhaiterait diversifier son épargne, nous avons épinglé l'emprunt remboursable en 2023 par l’International Finance Corporation.
Membre de la Banque mondiale, l’IFC est la plus importante institution mondiale d’aide au développement. Ses activités concernent exclusivement le secteur privé dans les pays en développement.
Se traitant légèrement au-dessus du pair, l’obligation sous revue permet de tabler sur un rendement annuel de 5,35%.
Elle bénéficie d’un rating « AAA » chez Standard & Poor’s, la note suprême sur l’échelle de notation de l’agence. Le risque lié à ce placement est donc porté essentiellement sur l'évolution du rouble, la qualité de crédit de l'émetteur étant la plus solide possible.
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