Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Dans un marché parisien en forte hausse, avec un CAC40 et un SBF120 qui engrangent respectivement 25 et 24% depuis le début de l’année, trouver des valeurs au potentiel de progression conséquent n’est pas une mince affaire.
Peut-être faut-il s’intéresser au secteur bancaire, qui bénéficie depuis peu d’une lente remontée des taux de nature à faire regagner quelques précieux points de rentabilité dans la banque de détail… Peut-être faut-il rester positif sur le secteur du luxe, très cher en Bourse, mais qui continue de se jouer du ralentissement économique en maîtrisant à merveille ce fameux pricing power. Pour le reste, je demeure tout de même assez mesuré.
Prenons par exemple Sodexo (PA:EXHO), spécialiste de la restauration collective, dont l’action a grimpé de près de 6% jeudi dernier dans le sillage de la publication des comptes annuels.
Son exercice 2018/2019 a il est vrai été plutôt correct, avec une hausse de 6,4% du bénéfice d’exploitation à 1,2 Md€ et une augmentation de 7,6% du chiffre d’affaires (+3,6% en base organique) à 21,9 Mds€, d’où une marge stable à 5,5%.
De bons fondamentaux, mais…
Les actionnaires ont en outre pu apprécier la bonne situation financière du groupe, comme en témoigne le ratio dette nette sur Ebitda, ressorti à un niveau tout à fait soutenable de 0,8 et l’annonce d’une hausse du dividende. Enfin, sur le front des perspectives, Sodexo (PA:EXHO) vise une croissance organique de l’ordre de 4% à la faveur de grands événements sportifs l’an prochain, dont les Jeux Olympiques d’été, qui se tiendront à Tokyo, et une nouvelle stabilité de sa marge d’exploitation.
Le discours général se veut toutefois assez prudent, la faute à une croissance faible en Amérique du Nord, aux difficultés du secteur de la santé et à une branche éducation sous pression.
Par conséquent, indépendamment du bon comportement du titre jeudi, je ne trouve guère de motifs d’être optimiste pour l’avenir boursier immédiat du groupe. Les ratios de valorisation sont de surcroît assez élevés, avec un PER de 18 ou encore une VE/Ebit de 14.
Tout en reconnaissant ses atouts fondamentaux, il me semble donc préférable de rester à l’écart de ce dossier. Alors que l’action cote plus de 105 € actuellement et affiche une hausse de plus de 18% à compter du 1er janvier, mieux vaut attendre un retour sur des niveaux de 92 €. C’est plus prudent dans le contexte actuel, avec une Bourse de Paris qui enfile les records annuels comme des perles.