Obtenir 40% de réduction
🚨 Marchés volatils ? Trouvez des perles cachées pour une performance explosiveTrouver des actions maintenant

Too big to fail : Wall Street veut croire au rebond rapide de l’économie US

Publié le 14/04/2020 13:38
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

La Bourse de Paris entame la semaine sur un gain de +1% vers 4 550 points après un pont de 4 jours, apparemment rassurée par la confirmation d’un gel total de 4 semaines supplémentaires et d’aucun retour “à la normale” avant le milieu de l’été, ce qui signifie que la France sera le dernier pays d’Europe à redémarrer… ou qu’à l’image d’une rue commerçante mondiale, elle sera la dernière boutique à lever son rideau de fer, quand la clientèle aura fini de faire ses courses chez ses voisins !

Alors bien sûr, vous arguerez que le CAC40 a accumulé du retard sur Wall Street depuis 3 semaines, de l’ordre de 15%, ce qui n’est pas rien.

Mais à ce propos, maintenant que les 3 principaux indices américains ont repris 50% du terrain perdu depuis mi-mars, qui faut-il croire entre JP Morgan prétendant « qu’il faut acheter les prochains creux « , ou Morgan Stanley (NYSE:MS) qui prédit que « les plus hauts absolus du “S&P” seront revisités en 2021 » ?

Ou encore Neel Kashkari, le patron de la Federal Reserve Bank de Minneapolis, qui déclarait sur CBS (NYSE:CBS_old) dimanche matin “qu’à moins d’un miracle en matière de santé publique, la stratégie de déconfinement progressive pourrait s’étendre sur 18 mois”.

Et 18 mois (6 trimestres) d’activité réduite, à géométrie variable, c’est une éternité et une abîme d’incertitudes du point de vue d’un investisseur.

Neel Kashkari ajoutait “Nous pourrions connaître une succession de vagues de reprise, puis de retour des contrôles sanitaires, jusqu’à ce que nous disposions d’une thérapie ou d’un vaccin”.

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

Mais porté par la logique des flux (de liquidités), Wall Street se remet à parier sur un rebond rapide pour l’économie américaine, malgré plus de 16 millions d’emplois perdus au cours des trois dernières semaines, une explosion des demandes de reports d’hypothèques et de paiement des loyers, une Europe et une Chine à 50% de leur capacité.

Le retour des zombies
La FED peut imprimer des milliers de milliards de dollars, saturer son bilan de dettes pour soutenir Mainstreet, elle ne peut pas imprimer de protocoles thérapeutiques, ni d’unités de réanimation, ni décréter un dé-confinement, ni remplir des millions de caddies pour relancer la consommation.

Mais il existe encore des stratèges pour estimer que le réel ne compte pas tant que les banques centrales gardent la maîtrise du prix des actifs financiers: la Bank of Japan devient la référence ultime puisqu’elle monétise intégralement la dette (elle détermine la valeur des produits obligataires) et détient l’essentiel des actions cotées au travers des ETF.

La FED achète désormais tous les types de dettes, y compris la catégorie “junk” en précisant bien que plus aucune entreprise ne fera faillite dans un avenir prévisible.

Le risque ayant désormais totalement disparu des radars, il n’en fallait pas davantage pour que s’enclenche une hausse de 12,1 à 12,7% -record historique- pour le S&P500 et le Dow Jones à l’issue de la semaine du 6 au 10 avril, de 18,5% pour les valeurs du Russell2000.

Mais ne pas faire faillite ne signifie pas pour autant être en mesure de rémunérer l’actionnaire, de générer des flux financiers récurrents (les dividendes) : que vaut une entreprise zombifiée, un astre mort, ou pire, un trou noir aspirant éternellement des liquidités et ne les laissant jamais en ressortir ?

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

Que valent des entreprises dont la hausse des dividendes ne reposait que sur des opérations de rachats de titres à crédit (“buybacks“) dont l’usage va être fortement restreint (cela concerne plus de la moitié des entreprises du S&P500) ou carrément interdit aux entreprises bénéficiant de lignes de crédit garanties par l’Etat ?

Qui voudra détenir un portefeuille d’actions n’offrant aucune visibilité à 9, 18 ou 24 mois ?

Comment justifier de payer ce portefeuille au même prix que début juin 2019 (2 790 pour le “S&P”, 24 000 pour le Dow Jones, 8 200 pour le Nasdaq), lorsque nous étions à 4% de croissance mondiale (la moitié en 2020, dans le meilleur des cas, et sans aucune visibilité sur les profits) ?

On risque symétriquement d’observer une ultra-concentration des achats sur des valeurs déjà hyper-survalorisées.

L’exemple d’Amazon (NASDAQ:AMZN) saute aux yeux: à plus de 2 168$, le titre n’est plus qu’à 1% de son record historique et s’impose déjà comme le grand gagnant du confinement généralisé.

Le Covid-19 se fait l’allié objectif des zombies (assurés de ne pas faire faillite), des kamikazes (compagnies aériennes ayant brûlé toute la trésorerie en buybacks) et des évadés fiscaux vendant leurs produits et services partout et ne payant d’impôts sur les bénéfices et de TVA nulle part.

Nous avons pulvérisé les frontières de l’aléa moral (“too big to fail”) pour s’enfoncer dans “l’immoral”, la FED faisant le jeu des tocards et des escrocs (garantis 100% paradis fiscaux).

Le mouvement de reprise qui se dessine sous nos yeux se résume assez bien par l’adage : “l’argent n’a pas d’odeur”… sinon un vague arrière-goût de moisi… comme les perspectives bénéficiaires des entreprises pour 2020 et 2021 ?

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

Derniers commentaires

Je n’apprend rien, en revanche vous confirmez officiellement on va dire ce que je pouvais lire depuis un moment.Le monde va vers une crise qu’il n’a jamais connu.Les bourses sont folles, déconnectées de l’économie réelle, la bourse US remonte avec une activité mondiale à l’arrêt ou presque.L’hyperinflation est notre avenir, à mon avis.
oui. la guerre du PQ aura t elle lieu?
Excellent comme d'habitude. Merci
Les grands investisseurs long terme se positionnent malgré des bénéfices T1 et T2 moindre !Le plus difficiles pour eux à été de trouver un creux dans cette folie haussière (depuis 2011, les rendements de taux sont et resteront, probablement faibles) Ils ne restent que les actions d entreprises !
wall Street va devenir un compte en banque pour blanchir son argent avec la garantie de la fed de ne pas le perdre, même si vous misez sur le mauvais cheval.
Excellent
alors pourquoi les bourses montent alors que le monde s'écroule. bavardage de financiers qui prônent pour leur paroisse et pas pour le monde réel. vous êtes tous fous.
Philippe Bechade vient de répondre à votre question dans son article.
tu es qui toi pour dire qu'on est fou ? Plus de Tabous, Plus de Limites, Plus de contreparties, On emprunte à tout va et à la fin Plus de confiance et Plus de marchés boursiers. CQFD!
Excellent article monsieur. Donc inflation à venir ?
très bon article
Parfait
Bravo . Comme d'habitude
FOMO
On reconnaît toujours la plume acérée de philippe Béchade
Un trou noir aspirant éternellement des liquidités, vous parlez de TESLA ?
tres bonne analyse merci
Bravo bel article !
Un article bien ficelé mais la parole est a la FED et avoir une imprimante facilite la reprise boursiere
la montgolfière est givrée les occupants sont morts elle va s' écraser
Bravo pour ce billet 👍
Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés