Le PDG de Total (PA: PA:TOTF), Patrick Pouyanné, dont l’Assemblée Générale s’est tenue ce matin est très confiant sur l’avenir…
On peut dire que c’est paradoxal, avec un pétrole qui part dans un sens ou dans un autre de 10 ou 15 %, on perd un peu ses repères et on a du mal à se projeter, et bien pas Patrick Pouyanné, pas du tout inquiet sur l’année 2017 et 2018 et même après…
Pourquoi une telle confiance ?
Je vais m’exprimer en dollar pour simplifier par rapport au pétrole.
Les actifs de l’entreprise sont exceptionnels, partout dans le monde, la book value, valeur à la casse de l’entreprise est de 45 $ par action, pas très loin du cours de l’action de 52 $ (si on compare avec Exxon, les actifs sont similaires mais l'action Exxon est à 80 $)
L’endettement est à 22,7 % et ne fait que baisser
Des réductions de coûts proche de 4 milliards par an grâce à un plan de transformation ambitieux.
La plupart des projets pétroliers en cours (une dizaine) sont à coût de production bas (5,9 $ le baril) et permettront une croissance d’environ 5 % par an.
Une rentabilité dans le raffinage et la chimie de plus de 34 %
Des investissements dans les énergies alternatives avec Saft (batteries haute technologie), Sunpower (panneaux solaires) et des centrales solaires permettent à l’entreprise de se positionner dans des secteurs d’avenir.
Des investissements dans le Gaz naturel liquéfié notamment en Iran, en Côte d'Ivoire et aux Etats-Unis, beaucoup moins carboné que le pétrole permettront de proposer une énergie dans certains transports et industries avec moins d’émission de Co2.
Et surtout une confiance sur l’évolution des prix du pétrole, qui pourraient atteindre 80 $ en 2018...
Alors quand on sait que 10 $ de plus sur le baril de pétrole entraine 4,5 milliards de $ supplémentaires dans les comptes de l’entreprise, je vous laisse imaginer la suite…
Vous me direz, 80 $, c’est impossible avec tout le gaz et pétrole de schiste qui va être produit aux Etats Unis, et pourtant il semblerait que la production de schiste pourrait bien diminuer…
Je m’explique: les prix des terrains dans le bassin Permien a été multiplié par 50 en 3 ans, le prix du sable nécessaire à son extraction s’envole, les prix des services pétroliers commencent à remonter, la hausse des taux d'interêt rencherisse les investissements, et enfin des tensions se font sentir également dans le recrutement de personnel…
Tout cela fait remonter le coût d’extraction du pétrole de schiste, de moins en moins rentable au cours actuel.
Mais alors pourquoi le nombre de forages en activité ne cesse d’augmenter ?
Et bien on compte désormais beaucoup de DUCS, ces puits forés mais non productifs et qui doivent être déclarés pour le renouvellement du contrat de location du terrain sous peine de perdre le terrain.
Car si le contrat de location est perdu, en trouver un nouveau devient impossible actuellement avec les tensions sur les prix.
Enfin, au cours du mois de mai, on commence à entrevoir une baisse des stocks mondiaux de pétrole, l’été étant propice à une augmentation de la consommation, la deuxième partie de l’année pourrait être une période de déstockage massif, d’autant que l’OPEP vient de renouveler la limitation de ses quotas.
A cela s'ajoute le manque d'investissement de ces dernières années qui devrait créer un ralentissement sensible de l'offre de pétrole dès la deuxième partie de l'année et en 2018.
10 $ de plus sur le brent, c’est presque 2 $ de plus de bénéfice par action Total, à 75 $ le baril on double le bénéfice par action compte tenu des efforts entrepris par l’entreprise en matière de réduction de coûts.
Avec actuellement un bénéfice par action de plus de 4 $, et un cours de l'action à 47 euros, donc oui on est confiant...