"Comme on l’anticipait, le compte rendu de la BCE a confirmé, fait assez rare, les dissensions au sein du Conseil des gouverneurs sur l’évolution de la politique monétaire. « Quelques membres » ont rejeté les propositions présentées en vue de poursuivre les rachats obligataires au-delà de mars 2017, a mentionné le document. Cette annonce n’a eu aucun impact sur le marché. A tort. Les divergences d’opinion entre l’Allemagne (et ses alliés) et les autres pays représentés au sein du Conseil constituent un risque important, mais sous-évalué, pour l’année 2017. Celui-ci ne manquera pas de ressurgir au cours des prochains mois.
Le moment fort de la séance du jour concernera la publication des différentes statistiques américaines pour décembre 2016 (prix à la production et ventes au détail) et pour janvier (indice de confiance du Michigan). Le consensus table sur des données plutôt bonnes confirmant la direction positive de l’économie américaine. Il faudra regarder avec attention la composante « anticipations d’inflation à 5 ans » de l’indice de confiance de l’Université du Michigan qui est pris en compte par la Fed (sans être pour autant une donnée décisive). L’effet pétrole devrait encore continuer de jouer à la hausse sur les attentes des consommateurs américains."
Les derniers faits marquants :
Au niveau macroéconomique, le point le plus intéressant du compte-rendu de la BCE avait trait à l’évolution de l’inflation. Les membres du Conseil des gouverneurs ont reconnu que la relation entre l’écart de production et l’inflation est sujet à beaucoup d’incertitudes. Ils ont plaidé en faveur d’un examen pays par pays de l’évolution de l’inflation, non pas seulement en se basant sur l’IPCH, mais également sur d’autres indicateurs de prix. Pour résumer, personne n’est en mesure, et même pas la BCE, de savoir exactement comment va évoluer l’inflation dans les prochains mois en zone euro. Dans l’immédiat, la hausse enregistrée, particulièrement en Allemagne, résulte de l’effet pétrole qui ne devrait, logiquement, pas perdurer.
Fitch a maintenu la note de la France inchangée à AA avec perspective stable.
Du côté américain, les revendications chômage ont atteint 247k contre 255k prévus par le marché. En outre, l’indice des prix à l’importation en décembre a atteint 1,8% sur un an, soit le plus haut niveau depuis mars 2012. On notera enfin que Patrick T. Harker, membre du FOMC et président de la Fed de Philadelphie, a jugé possible trois hausses de taux de la Fed cette année, étant donné les conditions économiques favorables.
A suivre aujourd'hui :
La séance du jour sera uniquement dominée par les statistiques américaines qui, vraisemblablement, devraient confirmer le panorama économique positif des derniers mois. Parmi les chiffres attendus, les prix à la production en décembre (consensus +0,3%), les ventes au détail en décembre (consensus +0,7%) et également l’indice de confiance du Michigan. La composante « anticipations d’inflation à 5 ans » sera à surveiller de près puisqu’elle guidera, en partie, l’évolution de la politique monétaire de la Fed.
Discours du jour pour le FOMC : Harker à 15h30.