Mercredi passé, Standard & Poor’s a dégradé sans surprise la qualité de crédit de l’entreprise parapétrolière CGG (PA:GEPH), quelques jours après que celle-ci ait annoncé sa volonté de restructurer sa dette.
Celle qui se présente comme le leader mondial des géosciences a en effet sollicité la justice pour qu'elle nomme un mandataire ad hoc chargé de restructurer son bilan financier.
Ce faisant, Standard & Poor’s n’a eu d’autres choix que de revoir une nouvelle fois à la baisse ses vues sur CGG, dont la dette avoisine 2,3 milliards de dollars. L’agence a notamment dégradé de deux crans les obligations senior non-sécurisées du groupe, désormais notées d’un simple « C », signe d'une faible probabilité de recouvrement pour les créanciers.
Selon l'agence, CGG devrait procéder dans le courant du premier semestre à une conversion de la dette en actions, ce qui constitue un scénario de défaut dans son architecture de notation.
Globalement, les analystes s'accordent à dire que l'opération sera très dilutive pour les actionnaires, alors que les obligataires pourraient avoir à renoncer à une partie de leurs prétentions, de façon à assurer la pérennité de la société.
Standard & Poor's explique par ailleurs que la structure capitalistique actuelle de CGG n'est pas viable, d'autant plus dans le contexte de marché que l'on connaît pour les géosciences.
Environnement toujours défavorable
Pour rappel, CGG est ce qu’on appelle un « échographe du sous-sol ». Ses activités consistent à enregistrer, traiter et interpréter les données sismiques terrestres et marines pour le compte des grandes compagnies pétrolières et gazières.
Au même titre que d'autres acteurs du secteur, CGG subit de plein fouet la désafection de ses clients, eux-mêmes obligés de tailler dans leurs dépenses face à la faiblesse des cours du brut depuis trois ans.
Début novembre, à l’occasion de la publication de ses résultats (chiffre d'affaires en baisse de 44% à 264 millions de dollars et résultat opérationnel négatif à -39 millions au troisième trimestre), la direction annonçait d'ailleurs s'attendre à un nouvel exercice difficile en 2017.
‘Alors que nos clients sont encore en phase de planification budgétaire, nos dernières discussions nous laissent à penser que notre marché devrait rester l’année prochaine, très similaire à celui de 2016', avait indiqué Jean-Georges Malcor, Directeur Général de CGG.
Stabilité relative sur le secondaire
Depuis l'annonce de la restructuration financière de l'entreprise début janvier, l'action CGG a encore perdu près d'un tiers de sa valeur à la bourse de Paris.
Sur le marché secondaire en revanche, les cours n'ont pas énormément bougé. Il faut dire qu'une restructuration ne faisait pas l'ombre d'un doute et était déjà intégrée dans les cours.
On notera que l’obligation remboursable en 2020 se traite ces derniers jours autour des 48% du nominal. L'investissement est fixé à 100.000 euros en nominal pour une taille émise de 400 millions.