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Grève à Air France: la direction joue les salariés contre les syndicats

Publié le 20/04/2018 23:13
Mis à jour le 20/04/2018 21:29
Le président d'Air France, Jean-Marc Janaillac, lors d'une conférence de presse à Paris le 20 avril 2018 (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

Le président d'Air France, Jean-Marc Janaillac, lors d'une conférence de presse à Paris le 20 avril 2018 (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

Pour tenter de trouver une issue à un conflit long et coûteux sur les salaires, Air France (PA:AIRF) a choisi vendredi de contourner les syndicats en s'adressant directement aux salariés, le PDG du groupe Jean-Marc Janaillac mettant même son avenir dans la balance.

Qualifiant le conflit, entamé en février, de "gâchis irresponsable", M. Janaillac a annoncé lors d'une conférence de presse une consultation directe des salariés sur le projet d'accord rejeté la veille par l'intersyndicale, qui a promis de nouvelles grèves "début mai".

Ce projet, mis à signature jusqu'à vendredi midi, n'a été finalement paraphé par aucun syndicat représentatif. Il est "caduc", a confirmé à l'AFP la direction.

Cet accord pluriannuel prévoyait une augmentation de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur la période 2019-2021, contre 1% en 2018 en deux temps initialement.

La dernière proposition des syndicats, tous métiers confondus (pilotes, hôtesses et stewards, agents au sol), porte sur 5,1% d'augmentation en deux temps en 2018 (+3,8% en avril et +1,3% en octobre). Ils réclamaient initialement 6%, au titre du "rattrapage" de six ans de gel des augmentations générales.

"Air France n'a pas les moyens d'augmenter brutalement ses coûts", a tonné M. Janaillac. "Nos partenaires sociaux doivent accepter cette réalité et cesser de vivre dans un passé révolu depuis de nombreuses années."

"Dans le contexte économique incertain (...) seul un accord financièrement réaliste peut permettre à Air France de poursuivre ses projets et de rattraper son retard", a rappelé le PDG.

- "Responsabilités" -

M. Janaillac a subordonné son avenir à la tête du groupe à l'approbation des salariés. Si le résultat de la consultation "est négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester", a-t-il dit.

Un de ses prédécesseurs, Christian Blanc, avait déjà eu recours à ce type de consultation interne pour faire passer un plan de restructuration en 1994.

Dans un communiqué adressé à l'AFP, M. Blanc a salué vendredi une décision "responsable et adaptée à la situation économique d'Air France à un moment où une augmentation très importante du prix du pétrole se profile".

La fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) a aussi assuré soutenir "totalement" l'initiative de M. Janaillac.

"Le pavillon français n'a capté que 10% de la croissance du transport aérien en France depuis 5 ans", a souligné la Fnam dans un communiqué, appelant les salariés d'Air France à soutenir la direction "dans sa démarche de modernisation et de développement".

La consultation, par voie électronique, sera organisée du 26 avril à début mai. Elle n'aura aucune valeur légale. En cas de vote positif, l'accord sera représenté à la signature et "il appartiendra" aux syndicats "de prendre leurs responsabilités", a précisé le patron d'Air France.

Jeudi, l'intersyndicale avait appelé à "accentuer" la mobilisation face à "l'ultimatum" de la direction sur la signature de son projet d'accord. Elle avait promis d'annoncer le 26 avril, date d'une réunion du conseil d'administration, "les jours de grève prévus début mai".

Selon Franck Terner, directeur général d'Air France, les pertes pour les onze jours de grève, avec celle déjà programmée lundi et mardi prochains, s'élèvent "autour de 300 millions d'euros".

- "Déni de démocratie" -

"Manoeuvre désespérée", a rétorqué Philippe Evain, président du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, à l'annonce de M. Janaillac.

"On ne comprend pas cet entêtement" et "on ne voit pas l'intérêt pour notre PDG de mettre son départ dans la balance", a-t-il dit à l'AFP. En tout état de cause, la consultation "ne résout pas le problème de la grève".

Pour Vincent Salles (CGT), avec ce référendum à "valeur uniquement symbolique", pour lequel il craint une question "orientée", Air France attise "la division entre les salariés (...) en jouant sur les peurs". C'est aussi "un déni de démocratie" vis-à-vis des syndicats, a-t-il insisté.

Ceux engagés dans le mouvement (SNPL, Spaf, Alter, SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF, CGT, FO et SUD en intersyndicale, l'Unac de son côté) représentent plus de 65% des voix aux élections professionnelles.

L'accord proposé par la direction, un "leurre", "ne règle rien", a estimé pour sa part Jérôme Beaurain (SUD Aérien). Les salariés "ne sont pas dupes. Ils veulent un réel rattrapage d'inflation", a-t-il poursuivi, pronostiquant qu'ils allaient "très certainement rejeter massivement" le texte.

M. Janaillac a parallèlement adressé un message aux salariés, consulté par l'AFP, où il évoque un "conflit (qui les) divise, (les) affaiblit et (les) met en danger".

Les salariés sont "inquiets", ils "ne voient pas l'issue" de ce conflit, a abondé Béatrice Lestic, représentante de la CFDT qui, comme la CFE-CGC, n'est pas dans la grève. Poursuivre ce mouvement, "c'est remettre en cause la pérennité même" de la compagnie, craint Ronald Noirot (CFE-CGC).

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