Le patron du groupe automobile français PSA (PA:PEUP), Carlos Tavares, qui négocie le rachat de la division européenne de General Motors (NYSE:GM), a donné des gages vendredi au principal syndicat britannique, lequel a jugé "relativement positive" cette première rencontre.
Carlos Tavares s'est rendu à Londres pour rencontrer Len McCluskey, secrétaire général du syndicat Unite, comme prévu dans le cadre d'une tournée des responsables politiques et syndicaux en Allemagne, au Royaume-Uni et en France, trois pays concernés par l'opération d'acquisition d'Opel et Vauxhall (marques européennes de GM) en cours de négociation.
Lors de cette rencontre, M. Tavares "a répété son engagement à mener ce dialogue conformément aux accords existants et à l'approche éthique du groupe PSA", indique l'entreprise dans un communiqué.
De son côté, Len McCluskey a estimé qu'il s'agissait d'une "première réunion relativement positive dans laquelle M. Tavares a donné des assurances selon lesquelles les engagements de production actuelle seraient respectés au cas où le rachat de PSA irait de l'avant".
"Il était aussi encourageant d'entendre que le groupe PSA veut travailler avec Unite et reconnaît les qualités et l'efficacité de nos membres" qui fabriquent la compacte Astra et l'utilitaire Vivaro, a ajouté le syndicaliste.
Le syndicat avait fait part de ses craintes la semaine dernière, en prévenant qu'il n'accepterait aucune perte d'emplois ni fermeture d'usines, alors que Vauxhall compte près de 5.000 employés directs au Royaume-Uni.
M. Tavares s'était déjà entretenu mercredi avec la Première ministre, Theresa May, qui, selon un porte-parole de Downing Street, avait insisté sur "l'importance que le Royaume-Uni accorde aux (deux) usines de Vauxhall", le nom sous lequel les voitures Opel sont vendues outre-Manche, sur son territoire.
Il devait par ailleurs rencontrer vendredi à Londres le ministre des Entreprises, Greg Clark. Le Financial Times a expliqué la semaine dernière que le ministre s'était déjà rendu à Paris pour offrir à PSA des assurances similaires à celles données au constructeur japonais Nissan (T:7201) par rapport au Brexit à venir.
Le constructeur japonais s'était engagé en octobre à continuer à investir sur son site de Sunderland après avoir obtenu des garanties du gouvernement, alors que l'industrie britannique pourrait souffrir d'un Brexit qui doit se traduire par une sortie du marché unique européen.
Comme à Theresa May deux jours plus tôt, M. Tavares a affirmé à M. McCluskey qu'il souhaitait "développer davantage la marque emblématique Vauxhall", qui "fait partie de l'héritage du secteur automobile britannique", indique PSA.
Le chef d'entreprise avait dit jeudi vouloir créer un "champion européen" de l'automobile avec le rachat des activités européennes de GM, en déficit chronique depuis 16 ans et qui sont restées dans le rouge en 2016 en raison des premières conséquences du vote de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, alias "Brexit".
Le compte-rendu de PSA vendredi ne fait pas explicitement mention de cette situation qui risque de rebattre les cartes pour une industrie automobile britannique dépendante des importations et exportations vers le continent.
M. Tavares, de même source, "a expliqué que la performance est capitale pour la longévité d'une entreprise dans un environnement très difficile et que la croissance constitue la récompense d'un travail bien fait", en vantant aussi la "maturité" du dialogue social au sein de son entreprise.