Le ministre polonais des Finances appelle à mettre en place un pare-feu "fonctionnant vraiment" et "bien avant que la Grèce sorte de l'euro" pour éviter une contagion à d'autres pays, jugeant que seule la Banque centrale européenne pouvait le faire, lundi dans le Financial Times.
"Il n'y a qu'une seule institution qui puisse fournir le pare-feu dont l'Europe a besoin dans le temps que nous avons avant les élections grecques, et c'est la BCE. Elle devrait annoncer immédiatement que dans le cas d'une sortie de la Grèce de la zone euro, elle serait prête à acheter des montants illimités de dette souveraine des pays restant dans l'euro pour une période limitée -disons un an ou dix-huit mois", écrit Jacek Rostowski dans une tribune.
Une telle action massive n'est certes pas prévue par les traités, mais elle interviendrait "seulement au cas où un pays quitterait vraiment l'euro", soit "un événement extrêmement bien défini" et qui lui non plus "n'est pas prévu par les traités" européens, a-t-il souligné.
La BCE avait lancé en mai 2010 un programme inédit de rachat d'obligations souveraines sur le marché secondaire de la dette en mai 2010, à la suite de la crise de la dette grecque. Ces rachats d'obligations ont atteint au total 214 milliards d'euros, avec jusqu'à 22 milliards en une semaine en août 2011.
Mais l'opération, pas expressément prévue dans les statuts de la BCE, ne fait pas l'unanimité au sein de son conseil des gouverneurs. Le programme a été mis en sommeil une première fois début 2011, avant de redémarrer à l'été pour alléger les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie. Il a de nouveau été mis en sommeil en février dernier.