L'Italie a créé 100.000 nouveaux emplois au cours des sept derniers mois, en partie grâce à l'entrée en vigueur du Jobs Act, une réforme controversée du marché du travail, a annoncé dimanche le ministre italien du Travail, Giuliano Poletti.
"En 12 mois, ce sont 235.000 nouveaux emplois, dont 100.000 depuis le début de l'année" qui ont été créés, a déclaré le ministre devant quelques journalistes, en marge du Forum Ambrosetti à Cernobbio (nord).
Le Jobs Act, une loi ardemment défendue par le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, mais rejetée par les syndicats et une partie de la gauche, est en vigueur depuis le mois de mars. Ses derniers décrets d'application ont été publiés cette semaine.
Elle prévoit la possibilité de licencier plus facilement un salarié, au moins pendant les trois premières années de contrat, et accorde pendant cette même période des exemptions de charges sociales aux entreprises qui embauchent à durée indéterminée.
L'opposition et certains économistes se montrent néanmoins beaucoup plus sceptiques sur les effets du Jobs Act sur l'emploi.
Après 14 trimestres de hausse, le taux de chômage est en baisse depuis le début de l'année, mais reste élevé à 12,1% au second trimestre. Surtout, la baisse est très lente: 0,1 point de pourcentage sur un an. Et le chômage des jeunes reste au-dessus des 40%.
"Sept années de crise ont détruit un million d'emplois, les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain", s'est défendu M. Poletti.
Le Jobs Act a surtout permis de convertir des emplois précaires ou à durée déterminée en contrats à durée indéterminée, mais sans réelle création de postes, dénonce aussi l'opposition.
Faux, rétorque le gouvernement, qui avance ce chiffre de 100.000 nouveaux emplois depuis le début de l'année et relève aussi le changement qualitatif, d'un emploi précaire à un emploi stable.
Pour être favorisé, "le contrat à durée indéterminée doit avoir un coût moins élevé que tous les autres contrats", a souligné le ministre.
"L'engagement du gouvernement à mettre de l'argent en faveur du contrat à durée indéterminée est en train de changer l'évaluation que les entreprises font sur comment embaucher", et cette donnée qualitative aura des effets quantitatifs, a assuré de son côté le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, également présent à Cernobbio.
L'opposition dénonce aussi le coût du Jobs Act, plus de 15 milliards d'euros sur trois ans, la durée de l'exonération de charges en cas d'embauche.