L'action Numericable s'envolait à la Bourse de Paris lundi matin, après sa victoire dans la lutte pour le rachat de l'opérateur télécom SFR, tandis que le titre de son adversaire malheureux Bouygues chutait, entraînant celui d'Iliad, maison-mère de Free.
A 09H23 (07H23 GMT), Numericable prenait 16,81% à 30,88 euros, là où Bouygues lâchait 5,33% à 29,19 euros et Iliad cédait 6,69% à 196 euros, dans un marché en baisse de 0,83%.
Les responsables de Vivendi ont mis fin au suspense samedi en retenant "à l'unanimité" l'offre de Numericable pour leur filiale de téléphonie mobile SFR, rejetant celle de Bouygues pourtant clairement soutenue par les pouvoirs publics.
Bouygues et Altice/Numericable menaient depuis début mars une lutte acharnée pour convaincre Vivendi de leur céder SFR, deuxième opérateur français, à coup de surenchères et de contre-propositions.
Vivendi a justifié ce choix en soulignant notamment "la qualité du projet industriel" d’Altice/Numericable qui repose "sur une convergence mobile-fixe, avec des synergies découlant de l’interdépendance des réseaux respectifs des deux entités fusionnées".
Le nouvel ensemble représente environ 28,2 millions d'abonnés, dont 1,7 million pour Numericable et 26,5 millions pour SFR, deuxième opérateur télécom français (21,3 millions clients mobiles et 5,2 millions pour le fixe). Orange, le leader du marché français, totalise pour sa part 29,2 millions de clients (19,1 millions pour le mobile, et 10,1 millions pour le fixe).
Bouygues, qui espérait marier sa filiale télécoms avec SFR pour créer un géant du secteur, va devoir revoir sa stratégie sur un marché ultra concurrentiel qui conserve ses quatre acteurs mobiles.
Dans son offensive pour remporter SFR, Bouygues s'était tourné vers Iliad, en lui proposant de racheter ses fréquences et son réseau mobile pour éviter des problèmes avec l'autorité de la concurrence.
La question se pose désormais de savoir si cette alliance inédite entre les deux capitaines d'industrie, Xavier Niel (Iliad) et Martin Bouygues, jusqu'ici à couteaux tirés, peut se prolonger, malgré l'échec du rachat de SFR.