Didi Kuaidi Dache, mastodonte des réservations de taxi en Chine, est en discussions avec des investisseurs pour lever plus d'un milliard de dollars, en vue de résister à l'essor de l'américain Uber dans le pays, rapportait lundi la presse financière.
La holding Xiaoju Kuaizhi, qui contrôle les opérateurs des applications de réservation de taxi Didi Dache et Kuaidi Dache, s'apprête à lever "au moins 1,5 milliard de dollars", indiquait l'agence Bloomberg News, citant des sources proches du dossier.
Cela valoriserait l'entreprise entre 12 et 15 milliards de dollars, poursuivait Bloomberg, ce qui en ferait l'une des start-ups chinoises les plus chèrement valorisées après le fabricant de smartphones Xiaomi.
A elles deux, les applications Didi Dache et Kuaidi Dache contrôlent près de 80% du marché chinois des réservations de taxi via smartphones, selon le cabinet Analysys.
Appuyées réciproquement par les géants de l'internet Alibaba et Tencent, les firmes opérant ces deux applications avaient fusionné en février, tout en continuant de faire fonctionner séparément leurs services.
Mais Didi et Kuaidi ont dû faire face ces derniers mois à l'essor fulgurant d'Uber, numéro un mondial de la mise en relation avec des voitures de transport avec chauffeur (VTC).
Dans un courrier aux investisseurs, Uber a récemment assuré avoir dépassé en Chine la barre du million de trajets/jour, et la firme californienne entend investir environ 1 milliard d'euros cette année dans le pays, en voie de devenir son premier marché.
Le créneau semble porteur alors que les Chinois se plaignent volontiers de la piètre qualité de service des taxis. Dans les agglomérations engorgées, trouver un taxi sans réservation est devenu très difficile.
Uber s'apprête lui-même à démarrer une levée de fonds pour financer ses développements en Chine. Ce qui pourrait, selon le Financial Times, le valoriser à quelque 50 milliards de dollars.
Cet insolent succès n'est pas passé inaperçu et, dès l'an dernier, Didi et Kuaidi ont lancé leurs propres services de mise en relation avec chauffeurs particuliers.
De fait, Uber estime ne contrôler qu'un peu moins de la moitié du marché chinois des réservations de véhicules non-taxis.
Et Didi avait ouvertement annoncé qu'il dépenserait 1 milliard de yuans (144 millions d'euros) pour subventionner des trajets de ses utilisateurs, pour mieux rivaliser avec Uber.
Uber compte pour allié un géant du web chinois, le moteur de recherche Baidu, qui avait dévoilé fin 2014 un investissement stratégique dans le groupe.
Mais en Chine comme ailleurs, l'américain affronte la colère sourde des chauffeurs de taxis et une pression réglementaire croissante: ses bureaux à Canton (sud) et Chengdu (sud-ouest) ont récemment été perquisitionnés par les autorités locales.