TOKYO (Reuters) - La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse de 4,05% mardi, les craintes sur l'état de l'économie chinoise ayant tiré vers le bas les secteurs des matières premières et des machines.
L'indice Nikkei a perdu 714,27 points à 16.930,84, revenant à ses niveaux de la mi-janvier et effaçant ce qu'il lui restait comme gains depuis le début de l'année pour s'afficher désormais en repli de 3% depuis le 1er janvier.
L'indice plus large Topix a chuté de 63,15 points (4,39%) à 1.375,52, avec la totalité de ses 33 indices sectoriels dans le rouge. Il passe également en territoire négatif depuis le début de l'année avec un recul de 2,3%.
"Beaucoup de places asiatiques sont dans le rouge", commente Martin King, co-directeur général chez Tyton Capital Advisors à Tokyo, pour expliquer la baisse de la cote. "La déception sur les bénéfices des entreprises industrielles en Chine continue d'alimenter les préoccupations sur la croissance", ajoute-t-il en référence au recul, annoncé lundi, de 8,8% de ces bénéfices, soit leur rythme de baisse le plus marqué en quatre ans.
Le secteur du transport maritime, touché de plein fouet par l'affaiblissement de la demande chinoise, a pâti de l'annonce du dépôt de bilan du groupe Daiichi Chuo Kisen, qui a accumulé pour 176,9 milliards de yens (1,3 milliard d'euros) de dettes après quatre années consécutives de pertes.
Daiichi Chuo Kisen, un poids moyen du secteur, a vu sa cotation arrêtée mais Mitsui OSK Lines, son principal actionnaire avec 16,6% du capital, a cédé 7,4% et Kawasaki Kisen Kaisha a lâché 4,4%, entraînant le sous-indice Topix du transport maritime (-6,4%).
Dans la sidérurgie, également sensible à la demande chinoise, Kobe Steel a plongé de 11,1% après avoir réduit ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours. Le sous-indice du secteur a abandonné 6,1%, avec des reculs de 7,1% pour JFE Holdings et de 5,3% pour Nippon Steel and Sumitomo Metal.
"Le secteur de la sidérurgie a été lourdement touché par le ralentissement économique de la Chine car 50% de la demande est là", résume Takashi Enomoto, analyste chez Bank of America Merrill Lynch. "Cela dit, les sidérurgistes japonais souffriront un peu moins que d'autres grâce à la demande intérieure provenant de l'industrie automobile."
Le groupe de négoce Mitsui & Co, soupçonné de collusion dans le cadre d'une enquête des autorités suisses sur une manipulation présumée des cours des métaux précieux, a chuté de 9,55% à 1.312 yens, au plus bas depuis février 2014.
(Ayai Tomisawa et Joshua Hunt, Véronique Tison pour le service français)