Merci patron! Tout sourire, les salariés de L'olivier, filiale française du groupe d'assurance automobile britannique Admiral, ont accueilli avec enthousiasme mardi leur PDG qui, à l'occasion de son départ à la retraite en mai, a décidé d'offrir 9 millions d'euros de primes à tous ses employés.
Gâteaux, jus d'orange et calembours, l'ambiance était conviviale dans la salle commune rouge et blanche de la société L'olivier, dans le 10e arrondissement à Paris, pour la venue du grand patron, l'Américain Henry Engelhardt.
Avec cette visite, "Henry" comme l'appellent ses 8.100 salariés, achève une tournée d'adieux mondiale débutée il y a un an à l'annonce de son départ à la retraite et du versement de 1.200 euros de bonus à tous ses employés (600 pour ceux présents depuis moins de six mois).
"C'est une façon de dire merci. Les employés travaillent dur au quotidien pour notre entreprise. Ils ont besoin d'encouragements et de reconnaissance", indique à l'AFP Henry Engelhardt, 58 ans, qui finance de sa poche ce don inattendu.
Hector Garcia, du département tarification de L'olivier, se souvient comme si c'était hier du jour où il a appris la nouvelle: "On était dans une grande salle à Cardiff (siège d'Admiral) avec des milliers d'employés, tout le monde s'est levé, les gens ont applaudi, certains ont pleuré."
Cette décision est "une excellente surprise" pour Marion Lombard, responsable du marketing digital de L'olivier, qui espère avec cet argent pouvoir emmener ses parents au Cambodge, un rêve de longue date.
Pour Julien Gigoi, du département tarification, qui a d'abord cru à une farce, et veut utiliser son bonus pour financer son mariage: "Ce cadeau d'+Henry+ montre l'égalité entre tous les salariés."
- "Au milieu de tout le monde" -
"Dans les autres entreprises, les bonus sont variables. Ici on a tous eu la même somme quel que soit le grade", précise à l'AFP M. Gigoi, un trentenaire comme la plupart des salariés du groupe.
Une mise sur un pied d'égalité représentative de la culture d'entreprise développée par Henry Engelhardt depuis la création du groupe d'assurance automobile Admiral en 1991.
"Je ne suis pas le +big boss+, je suis un employé comme les autres", aime à répéter M. Engelhardt qui veille à ce que tous ses salariés soient actionnaires du groupe Admiral pour que le personnel ait "la sensation de posséder une partie de la société".
"Henry préfère être assis au milieu de tout le monde, sans bureau cloisonné. Il est très accessible, c'est assez rare dans le secteur financier et bancaire", souligne à l'AFP le directeur général de L'olivier, Pascal Gonzalvez.
Tutoiement entre chefs et subordonnés, abandon de la cravate, open space cosy et coloré, la société L'olivier comme toutes les filiales d'Admiral, a adopté un style de management horizontal et décontracté.
"Tous les managers pensent qu'il est important que les employés soient heureux de travailler pour la compagnie", confirme à l'AFP David Stevens, successeur d'Henry Engelhardt.
Les yeux se tournent à présent vers le nouveau patron et une question brûle les lèvres de ses collègues: "Que fera +David+ quand il partira?" rapporte un brin taquin Henry Engelhardt à l'AFP.