PARIS (Reuters) - Les deux principaux syndicats de pilotes d'Air France ont annoncé lundi que la direction leur avait proposé une nouvelle réunion mardi afin d'éviter une grève à partir de samedi, au lendemain du coup d'envoi de l'Euro de football.
Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf) et Alter ont annoncé jeudi dernier le dépôt d'un préavis de grève du 11 au 14 juin pendant une période d'affluence et au moment où le groupe vient à peine de renouer avec les bénéfices.
Les représentants du SNPL et du Spaf, qui représentent ensemble 90% des pilotes d'Air France, ont rencontré ensemble la direction lundi après-midi et lui ont soumis six propositions.
"La direction reviendra vers nous demain avec une proposition. J'espère que les nôtres seront entendues", a déclaré à Reuters Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL, majoritaire chez Air France.
Les pilotes protestent notamment contre la mise en oeuvre depuis le 1er juin de mesures qui baissent leurs rémunérations.
"Si la direction acceptait de surseoir quelque temps (à l'application des mesures), la situation deviendrait moins conflictuelle et on pourrait retourner à la table des négociations hors préavis", a estimé de son côté Grégoire Aplincourt, le président du Spaf.
Les deux syndicats veulent aussi discuter d'initiatives à moyen terme pour éviter qu'une part de l'activité d'Air France parte chez KLM.
"Air France rembourse sa dette et KLM investit", a estimé Grégoire Aplincourt. "Tout ne doit pas forcément être réglé instantanément mais il y a des engagements qui doivent être pris".
Une porte-parole de la compagnie s'est refusée à tout commentaire.
Les présidents des deux principaux syndicats de pilotes ont déclaré lundi à Reuters que Matignon et la direction d'Air France porteraient la responsabilité d'une grève.
François Hollande a de son côté estimé dimanche que personne ne comprendrait que l'Euro de football soit perturbé par des grèves dans les transports.
"Les problèmes sont depuis des mois et des mois sur les bureaux des responsables à la direction d'Air France et au gouvernement", a souligné Philippe Evain, président du SNPL à l'origine des deux semaines de grève de septembre 2014.
Matignon n'a pas fait de commentaire. L'Etat détient 17,6% du capital d'Air France-KLM, maison-mère d'Air France.
"La direction de la compagnie reste pleinement engagée pour éviter la grève et réaffirme que la porte reste ouverte à la négociation", a de son côté déclaré une porte-parole d'Air France avant la réunion de lundi.
La grève des pilotes de septembre 2014, contre un projet avorté de développement européen de la compagnie à bas coûts Transavia, avait coûté plus de 400 millions d'euros à la compagnie.
(Cyril Altmeyer, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Pascale Denis)