PARIS (Reuters) - A l'exception de Londres, les Bourses européennes évoluent en baisse à la mi-séance lundi, ne parvenant pas à maintenir leurs gains de la matinée alimentés par l'annonce d'une OPA amicale de 24,3 milliards de livres (29,1 milliards d'euros) du japonais Softbank (T:9984) sur le britannique ARM Holdings (LON:ARM) et la dissipation de l'aversion au risque provoquée en fin de semaine dernière par le putsch militaire avorté en Turquie et l'attentat de Nice.
L'annonce d'une rencontre entre la nouvelle Première ministre britannique, Theresa May, et la chancelière allemande, Angela Merkel, mercredi à Berlin, puis avec le président François Hollande, jeudi à Paris, a toutefois rappelé le Brexit et ses conséquences potentielles sur la croissance économique au souvenir des investisseurs.
Wall Street est attendue en hausse de l'ordre de 0,10% alors que les publications de résultats du deuxième trimestre se poursuivent. Bank of America a ainsi fait état d'un produit net bancaire et d'un bénéfice par action légèrement supérieurs aux attentes. IBM (NYSE:IBM), Netflix et Yahoo publieront après la clôture.
Le CAC 40 cédait 0,37% (16,34 points) à 4.356,17 points à Paris à 12h50 et le Dax reculait de 0,12% à Francfort. L'EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,46% mais l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est quasi stable.
A Londres, le FTSE évolue en effet à l'inverse de la tendance européenne et gagne 0,36%, porté par le bond de plus de 42% de l'action ARM Holdings, un record, après l'annonce par Softbank d'une offre d'achat recommandée en numéraire à 1.700 pence par action représentant une prime d'environ 43%.
L'opération soutient dans l'ensemble le secteur des valeurs technologiques dont l'indice paneuropéen est en tête des hausses sectorielles avec une progression de près de 4% et les gains de valeurs comme Dialog Semiconductor (+5,11%), AMS (+3,98%) et STMicro (+1,3%). Ericsson (ST:ERICb) évolue toutefois à contre-courant et décroche de près de 4,7%, à la suite d'un article du journal Svenska Dagbladet qui soulève des interrogations sur la tenue de ses comptes.
Le groupe helvétique de services de contrôle, d'analyse et de certification SGS cède plus de 6,3% après avoir fait état d'un bénéfice net au titre du premier semestre inférieur aux attentes à 277 millions de francs suisses (254,5 millions d'euros) contre 285 millions attendus par les analystes.
Sur le marché des changes, le reflux de l'aversion au risque a entraîné un recul de la devise japonaise repassée au-dessus de 105 yens pour un dollar, à 105,674, dans de faibles volumes en raison de la fermeture des marchés nippons. Elle avait atteint 104,63 au plus haut vendredi.
La livre sterling est à la hausse mais en retrait par rapport à ses plus hauts de la matinée atteints après les déclarations d'un membre du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre montrant qu'il n'était pas sûr de voter en faveur d'une baisse des taux directeurs lors de la réunion de cette instance le mois prochain.
La livre turque rebondit de près de 2% contre le dollar à 2,9640. Elle avait chuté de près de 5% vendredi contre la devise américaine et à un plus bas de six mois à 3,0476, en réaction à la tentative d'un putsch militaire déjouée par Ankara.
L'euro se raffermit légèrement contre la devise américaine à 1,1047. Les investisseurs ne s'attendent pas à l'annonce de nouvelles mesures d'assouplissement par la Banque centrale européenne lors de la réunion de son conseil des gouverneurs de jeudi mais sa tonalité devrait rester très accommodante pour parer aux retombées du Brexit.
Le pétrole repart à la baisse. L'échéance de septembre sur le Brent de mer du Nord cède 31 cents (0,61%) à 47,32 dollars le baril. Le contrat d'août sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 29 cents, soit (0,61%) à 45,66 dollars le baril.
(Marc Joanny, édité par Véronique Tison)