PARIS (Reuters) - Les Républicains ont conditionné lundi le vote de la reconduction de l'état d'urgence à la prise en compte d'une série de propositions, estimant que les conséquences des précédents attentats n'avaient "pas été tirées".
Le bureau politique du principal parti d'opposition réclame par ailleurs la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur l'attaque au camion qui a fait 84 morts le 14 juillet sur la promenade des Anglais, à Nice.
Le projet de loi prorogeant l'état d'urgence pour trois mois sera présenté mardi au conseil des ministres. Il prévoit d'autoriser à nouveau les perquisitions administratives et de permettre la saisie et l'exploitation de données contenues dans des ordinateurs ou des téléphones, a annoncé Manuel Valls.
"Les Républicains n'accepteront de voter la reconduction de l'état d'urgence qu'à la condition qu'il protège efficacement nos concitoyens", écrit lundi soir le bureau politique de LR dans un communiqué.
Dans cet esprit, le parti de droite formule dix propositions, dont la prolongation de l'état d'urgence pour six mois au minimum.
Les Républicains demandent également la possibilité pour les préfets d'interdire toute manifestation dont ils estimeraient ne pas pouvoir assurer la sécurité et de fermer en urgence tout lieu de culte radicalisé.
"Tout étranger ayant des connexions, directes ou indirectes, avec un groupe terroriste doit être expulsé en urgence absolue", dit encore le texte.
"De même, tout ressortissant français dans la même situation doit être placé dans un centre fermé ou assigné à résidence avec un bracelet électronique pour une durée qui devra être portée à trois mois", ajoute-t-il.
Le parti d'opposition reproche au gouvernement d'avoir rejeté les principales propositions de la commission d'enquête parlementaire sur la lutte contre le terrorisme, en particulier celle d'une refonte globale des services de renseignement.
(Gérard Bon, édité par Chine Labbé)