Les banques européennes sont mieux capitalisées, avec un ratio de fonds propres (CET1) moyen de 12,8% à la fin juin 2016, a annoncé mardi l'Autorité bancaire européenne (EBA).
Dans un rapport européen publié en parallèle à un exercice de mesure conduit à l'échelle mondiale par le comité de Bâle, l'EBA souligne que les 164 banques européennes dont elle a mesuré les fondamentaux montraient "une amélioration de leurs bases capitalistiques".
Ces banques ont en moyenne un ratio de fonds propre (CET1) de 12,8% à la fin juin 2016, un indicateur qui mesure la forme la plus solide de leur fonds propres.
Parmi les banques qui ont été passées au crible de l'autorité bancaire du continent, basée à Londres, "toutes répondent aux futures exigences capitalistiques de régulation, et n'arborent aucun déficit pour respecter les règles minimales CET1, y compris le coussin de capital de conservation (7%) à la fin 2016", a poursuivi l'EBA.
L'autorité européenne a toutefois noté qu'une petite minorité de banques ne parvenait pas à respecter intégralement l'exigence de ratio de liquidité - des fonds liquides destinés à répondre immédiatement à une forte tension sur les marchés.
"Le déficit pour atteindre en totalité l'exigence de ratio de liquidité est de 2,5 milliards d'euros", a noté l'EBA.
L'autorité a fourni exclusivement des données à l'échelle européenne dans ce rapport, et n'a fourni aucune ventilation par pays ou par établissement.
Elles visent à déterminer si les établissements bancaires situés en Europe respectent les normes dites "Bâle III" du comité de Bâle, mises au point sous l'égide de ce forum des organisations financières internationales pour mieux superviser les banques en réponse à la crise financière de 2007.
Une réforme de ces règles est à l'étude mais se heurte à l'opposition des acteurs du secteur bancaire, qui craignent que le durcissement des exigences n'entrave leur capacité à prêter notamment aux entreprises, et fait face aussi à de profonds désaccords entre les États-Unis et l'Union européenne.
Le Comité de Bâle a lui publié séparément ses statistiques à partir des données récoltées auprès de 210 établissements, dont 100 grandes banques actives à l'international.
Son échantillon englobe les 30 établissements considérés comme "trop importants pour faire faillite" ("too big to fail") sans perturber le système financier au niveau mondial, telles que les banques américaines Citigroup, JP Morgan Chase et Bank of America ou encore la banque française BNP Paribas (PA:BNPP), l'allemande Deutsche Bank (DE:DBKGn) ou la britannique HSBC.
Au 30 juin 2016, pratiquement tous les établissements se conformaient aux exigences en matière de fonds propres durs, qui se montaient en moyenne à 11,9% pour les 100 grandes banques et à 13,4% pour les plus petits établissements étudiés.
Dans le cas des établissements trop gros pour faire faillite, pour qui les exigences sont plus élevées, il s'élevait à 11,8%.