Le rapport du fonds monétaire international, qui doit être dévoilé lundi, estime de 40 à 80 milliards d'euros le montant nécessaire au sauvetage des banques espagnoles, affirme jeudi le journal espagnol ABC.
Le FMI envisage deux scénarios, selon le journal citant des sources ayant eu accès au rapport.
Le premier scénario tient compte de la situation actuelle et prévoit des besoins de 40 milliards de dollars destinés à un groupe de 10 banques dont Bankia, que l'Etat espagnol entend sauver avec une aide historique de plus de 23 milliards d'euros.
Le deuxième scénario envisage une situation beaucoup plus tendue, en cas notamment de forte récession, et qui impliquerait un besoin de 80 milliards d'euros pour sauver le système financier espagnol mais que les sources interrogées par le journal jugent "irréelles".
Madrid prendra une décision dans les quinze jours sur la recapitalisation de ses banques et par extension, sur un éventuel appel à l'aide internationale, a fait savoir mercredi le ministre espagnol des Finances, Luis de Guindos, au Parlement européen à Bruxelles.
Outre le rapport du FMI, Madrid attend également l'audit des deux cabinets privés Roland Berger et Oliver Wyman sur les besoins pour redresser ses banques.
Les analystes chiffrent la facture à entre 60 et 200 milliards d'euros, mais le ministre espagnol du Budget a assuré mardi que le chiffre ne serait "pas très élevé".
Depuis la demande d'aide publique historique formulée en mai par Bankia, troisième banque du pays par actifs, l'Espagne est au coeur des inquiétudes des marchés, les investisseurs craignant qu'elle ne puisse assumer seule ses obligations financières et doive demander une aide extérieure.
Mais ce ne sera pas le cas, veut croire Madrid, qui refuse jusqu'à présent un sauvetage à l'image de ce qui a été fait pour le Portugal, l'Irlande ou la Grèce.