PARIS (Reuters) - Le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), secouée par un mouvement social au printemps, s'est dit lundi, à l'issue d'un entretien avec Emmanuel Macron, "satisfait" des réponses apportées par le chef de l'Etat tout en prévenant qu'il serait vigilant sur l'application de la feuille de route.
"Je ferai un retour à tous les partenaires, à la fois du collectif, les parlementaires, les élus, pour ma part je retourne satisfait de ce que j'ai entendu", a dit Rodolphe Alexandre à des journalistes.
"Maintenant il restera au Premier ministre à mettre en place cette feuille de route sur les différents éléments que nous attendons, sur au moins trois questions", a-t-il ajouté, à la veille d'une rencontre avec Edouard Philippe à Matignon.
Le plan de relance "que les Guyanais attendent, ils se sont mobilisés pour cela, donc c'est normal qu'il y ait un juste retour", la question de la stratégie financière de la CTG et la question des hydrocarbures et des mines "qui reste toujours pendante", a-t-il énuméré.
Emmanuel Macron, qui s'est rendu en Guyane en décembre 2016, avait exprimé en février, pendant la campagne présidentielle, sa volonté de mettre fin aux permis d'exploitation d'hydrocarbures, concernant notamment les forages pétroliers en Guyane.
Sur la question des hydrocarbures, les "acquis semblent être préservés", a dit Rodolphe Alexandre, sans donner plus de précisions.
La Guyane a été paralysée en mars et en avril par un mouvement de contestation sociale de grande ampleur sur fond de revendications sécuritaires, sanitaires et éducatives.
Un accord de crise a été signé le 21 avril entre l'Etat, le collectif "Pou Lagwiyann dékolé", les socioprofessionnels et les élus. Il englobe un plan d'urgence immédiat de 1,1 milliard d'euros qui prévoit notamment des mesures en faveur de la sécurité, de l'éducation, de la santé, ainsi que de l'aide aux entreprises.
A ce plan d'urgence s'ajoute une enveloppe de 2,1 milliards d'euros qui a été actée par le gouvernement mais sans calendrier précis.
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)