par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Une cession de Puma par Kering (PA:PRTP) pourrait finalement intervenir dans le courant de 2018, mettant fin à 20 ans de rotations d'actifs et recentrant le groupe exclusivement sur le luxe, estiment des analystes.
Attendue depuis longtemps, la vente de l'équipementier sportif qui ne constitue plus un actif stratégique pour le propriétaire de Gucci ou Saint Laurent semble maintenant en vue compte-tenu du redressement des performances de la marque.
Acquise en 2007 par François-Henri Pinault, Puma était censé équilibrer le groupe sur deux piliers, ses actifs dans le sport et le "lifestyle" devant lisser les a-coups des cycles du luxe.
Dix ans plus tard, après des performances qui ont longtemps plombé la rentabilité du groupe et en l'absence de synergies entre le luxe et le "lifestyle", le redressement de Puma est au rendez-vous.
La marque a renoué avec la croissance et son cours de Bourse s'est envolé, frôlant maintenant les 330 euros payés par Kering en 2007. Le titre signe une progression de 30% depuis le début de l'année, après une hausse de 26% l'an dernier.
"La nouvelle dynamique des ventes et l'amélioration des marges opérationnelles pourraient ouvrir la voie à une cession", estime Thomas Chauvet, analyste de Citi, pour qui les dirigeants de Kering semblent vouloir attendre quelques trimestres d' amélioration de la rentabilité avant d'envisager une sortie.
Ceux de HSBC soulignent pour leur part dans une note que Kering est "enfin "rentré dans ses frais, dix ans après, ce qui rend une sortie de Puma plus probable", tandis que ceux de Barclays (LON:BARC) estiment qu'une probable cession de Puma "offre un catalyseur potentiel à moyen terme" pour Kering.
Compte-tenu de la valorisation atteinte par Puma, dont la capitalisation boursière frôle les 5,0 milliards d'euros et dont les multiples dépassent nettement ceux de ses concurrents Nike (NYSE:NKE) ou Adidas (DE:ADSGN), nombre d'analystes estiment que les acheteurs potentiels - industriels ou financiers - pourraient être difficiles à trouver.
"Ces niveaux de valorisation pourraient rebuter de potentiels acheteurs", notent les analystes de HSBC.
En revanche, Kering pourrait opter pour un placement dans le marché ou, comme pour la Fnac, pour une scission et une distribution des titres à ses actionnaires.
Une fois Puma cédé, Kering pourrait alors chercher à réaliser une importante acquisition, par exemple dans la joaillerie, un secteur jugé plus porteur que l'horlogerie et qui permettrait de mieux diversifier son portefeuille de marques, aux côtés des poids lourds que sont Gucci, Saint Laurent et Bottega Veneta.
(Edité par Jean-Michel Bélot)