Des salariés de GE Hydro/Alstom de Grenoble ont voté lundi le maintien du piquet de grève devant leur entreprise où 345 des 800 postes sont menacés par un plan social, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le blocage du site grenoblois de conception et fabrication de turbines hydroélectriques a débuté mercredi dernier. Lundi, une porte de l'entrée principale était "libre" d'accès mais le comité d'entreprise prévu le matin ne s'est pas tenu en l'absence de la direction.
Réunis en assemblée générale, de nombreux salariés ont voté les prochaines actions des "deux prochains jours cruciaux", selon les termes de Frédéric Strappazzon (CGT).
Mardi, une délégation sera présente dans le cortège des grévistes et manifestants de la fonction publique, qui protesteront contre les mesures prévues par le gouvernement (suppression de 120.000 postes, gel des rémunérations, remise en cause de leur statut, etc.)
Mercredi, une centaine de salariés de GE Hydro devraient se rendre à Paris où se dérouleront deux auditions du PDG d'Alstom (PA:ALSO), Henri Poupart-Lafarge, à l'initiative des parlementaires communistes, citoyens et écologistes (CRCE), le matin à l'Assemblée et l'après-midi au Sénat.
"Nous serons devant le Sénat pour rappeler qu'on existe. Alstom est encore notre actionnaire. Jusqu'à présent, l’État n'a pas trouvé ça intéressant (de racheter les actions prêtées par Bouygues (PA:BOUY) dans Alstom, NDLR) donc on va se rappeler à son bon souvenir", a déclaré Grégory Vauclin (CFE-CGC).
De son côté, la direction de GE Hydro France a fait savoir à ses salariés que la procédure de référé, "mise en attente" vendredi dernier au vu de la réunion avec les syndicats, a été "relancée", selon un courriel envoyé lundi après-midi.
"Nous espérons néanmoins qu’une issue non judiciaire soit trouvée", écrit Laurent Carme, président de cette branche de GE Renewable (énergies renouvelables) , soulignant que "le blocage depuis six jours a et aura une incidence significative sur (leur) activité".
La direction a demandé une nouvelle réunion en préfecture - terrain neutre - aux organisations syndicales.
Elle demande aussi la levée de l'occupation du site et le retour à la normale pour réintégrer sa place dans les réunions qui doivent ponctuer le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Lancé le 19 juillet dernier, il aboutira, négociation ou pas, le 19 novembre. L'intersyndicale dénonce un plan de "saccage de l'emploi" dans une filière d'avenir et qui porterait un coup fatal au site dans un horizon de moins de deux ans.