Bouygues Telecom a révisé en baisse mercredi sa prévision de chiffre d'affaires 2013 dans un contexte fortement concurrentiel, mais entend dépasser les objectifs de son plan d'économies, dont il commence à tirer les premiers fruits.
L'opérateur vise désormais des ventes annuelles de "4,6 milliards d'euros contre 4,85 milliards d'euros" espérés jusqu'ici, "pour tenir compte de la forte croissance des ventes sans terminal et de performances commerciales modestes au premier semestre 2013".
"Les ventes de terminaux au premier semestre 2011 étaient de près de deux millions, elles ne sont plus que de 1,3 million au premier semestre 2013, évidemment cela implique une baisse du chiffre d'affaires", a souligné le PDG de Bouygues, Martin Bouygues, lors d'une conférence de presse.
Le chiffre d'affaires des six premiers mois de l'année accuse une baisse de 15%, "plus forte qu'attendu", à 2,28 milliards d'euros.
Cette baisse des ventes s'explique, selon Bouygues, par la part croissante des ventes de forfaits à bas coût sans téléphone mobile et sans engagement, développés depuis l'arrivée de Free Mobile sur le marché l'an dernier.
Bouygues Telecom commence en revanche à récolter les premiers fruits du plan d'économies mis en place fin 2011 et amplifié cette année: après un rude plongeon de 28% début 2013, la baisse du résultat brut d'exploitation (Ebitda) a été ramenée à 2,3% au deuxième trimestre.
Sur l'ensemble du premier semestre, le repli reste significatif: -16% à 469 millions d'euros. Le groupe confirme toutefois l'objectif de stabilisation de l'Ebitda à 900 millions d'euros sur l'exercice 2013.
Mais avec le changement des modes de distribution et la réduction des coûts d'exploitation, les coûts de l'activité Mobile sont en baisse de 282 millions d'euros sur deux ans, par rapport au premier semestre 2011 (et donc avant la mise en place du plan d'économies).
L'accord définitif avec SFR attendu au second semestre
Un total de 339 millions d'euros d'économies a été enregistré sur les coûts Mobile depuis fin 2011. "L'objectif du plan de transformation de 400 millions d'euros (à fin 2013, ndlr) sera donc dépassé", souligne Bouygues Telecom.
L'opérateur a insisté sur la refonte du modèle économique qu'il met en place, avec notamment les négociations engagées avec SFR pour mutualiser une partie des réseaux mobiles.
L'annonce de ces négociations a été faite par les deux acteurs fin juillet et devrait être "concrétisée par l'accord définitif au deuxième semestre", a précisé M. Bouygues.
L'accord devra ensuite obtenir l'agrément des autorités de régulation du secteur: l'Autorité de la concurrence et l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Le parc des clients mobiles au forfait a progressé de 374.000 clients au premier semestre s'établissant à 9,8 millions tandis que la marque à bas coût B&YOU a fait l'acquisition de 523.000 nouveaux clients, sur la même période pour un parc total de 1,6 million de clients à fin juin 2013.
Le parc total de l'opérateur à ses services mobiles "se stabilise à fin juin 2013 à 11,28 millions de clients", souligne Bouygues Telecom qui attend maintenant le "big-bang" que va représenter l'ouverture du réseau 4G sur la bande 1.800 Mégahertz prévu au 1er octobre.
"Nos objectifs sont ambitieux", a assuré M. Bouygues, sans toutefois donner de précisions sur les objectifs de vente de forfait 4G.
Bouygues Telecom a obtenu de l'Arcep de pouvoir utiliser sa bande de fréquences 1.800 MHz, dont les antennes sont déjà installées, pour y faire transiter de la téléphonie mobile de quatrième génération (4G), au lieu de la 2G (voix seule), à partir du 1er octobre.
A cette date, l'opérateur indique qu'il couvrira d'un coup plus de 100 villes, soit 25 millions de Français (40% de la population).
Bouygues Telecom a également commencé à déployer des antennes dans les fréquences 2,6 GHz et 800 MHz, remportées aux enchères comme les autres opérateurs, devrait ainsi bénéficier pendant quelques mois d'un avantage concurrentiel en terme de couverture.