Les prix des logements anciens en France devraient rester stables en 2010, estime la Fnaim, principale organisation professionnelle du secteur, quand d'autres pronostiquent une baisse des prix, faisant rebondir la polémique sur la fiabilité des statistiques immobilières.
Les prix des logements anciens ont baissé de 1,4% au premier trimestre 2010 par rapport au dernier trimestre 2009 et sont aujourd'hui voisins de leur niveau de l'automne 2005, selon une étude publiée mardi par la Fédération nationale de l'immobilier.
Cela n'a pas empêché une forte chute des ventes, tombées de 800.000 en 2005 à 575.000 en 2009.
La baisse pour les appartements a été de 2,7%, alors que les prix des maisons sont restés quasiment stables (-0,1%), d'après la Fnaim.
Par régions, l'évolution est fortement contrastée, note la Fédération. Ainsi en Ile-de-France, les prix sont en forte poussée (+7,6% entre le 4e trimestre 2009 et les trois premiers mois de 2010).
L'ouest (+3,4%) et le sud-ouest (+2,4%) connaissent également des hausses. Par contre, dans les régions où les difficultés économiques sont les plus importantes, les prix sont en baisse: nord et est (-5,5%), centre et Alpes (-3,1%), sud-est (-0,6%).
Mais, pour l'ensemble de 2010, la Fnaim prévoit en moyenne une "stabilité" des prix, après deux années de recul (-4,9% en 2009, -3,1% en 2008) liée à la crise qui avaient mis fin à une décennie d'envolée.
Ces chiffres contredisent ceux donnés la semaine dernière par l'un des trois principaux réseaux d'agences immobilières en France, Century 21, qui faisait état d'une hausse de 1,09% des prix dans l'ancien, constatée depuis le début de l'année dans ses agences.
Sur l'ensemble de l'année, Century 21 table en outre sur une progression des prix comprise "entre 1% et 3%".
Autre son de cloche: pour le Crédit Foncier, établissement spécialiste du crédit immobilier, la baisse devrait être de 3% en moyenne en 2010, avec des hausses de 1% à 3% en centre-ville, notamment à Paris, et des baisses pouvant atteindre 5% à 10% dans la périphérie des agglomérations, plus touchées par la crise.
Mathilde Lemoine, directeur des études économiques de la banque HSBC France, table même sur une diminution de 4% car "la demande reste fragile compte tenu du contexte macro-économique et la baisse des prix reste insuffisante au regard de la solvabilité des ménages".
Face à ces données contradictoires, difficile pour les acquéreurs de se faire une idée claire de la tendance, en l'absence de statistiques officielles en temps réel. Celles fournies par les notaires ne sont en effet dévoilées qu'après la signature définitive des ventes, alors que les agents immobiliers se fondent sur les promesses de vente. Un problème souvent dénoncé ces derniers mois.
"La disparité des informations fournies par les grands organismes nécessite des décisions rapides du gouvernement pour arriver à ce que le public s'y retrouve", souligne Henry Buzy-Cazaux, président de l'Ecole supérieure des professions immobilières (ESPI).
Pour mettre fin à la polémique, le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu a promis que les pouvoirs publics proposeraient "à terme des statistiques à l'échelle d'une rue", sur la base des conclusions du rapport rendu récemment par le Conseil national de l’information statistique (CNIS).
"Un groupe de travail", qui aura notamment pour tâche d'essayer de mettre tous les professionnels d'accord, sera installé avant la fin avril pour travailler sur cette question, a précisé M. Apparu à l'AFP.