La plateforme d'échange de monnaie virtuelle bitcoin MtGox s'est placée lundi sous la protection provisoire de la loi des faillites aux Etats-Unis, dix jours après avoir déposé le bilan au Japon, selon un document de justice.
La société japonaise en difficulté bénéficie désormais de la protection du chapitre 15 prévue par le code américain pour les sociétés étrangères. Le tribunal des faillites de Dallas (Texas, sud) qui a accepté cette demande sera appelé à se prononcer une nouvelle fois sur son cas le 1er avril, est-il précisé dans le document.
Le chapitre 15 de la loi américaine protège les actifs des entreprises étrangères faisant l’objet d'une procédure d'insolvabilité dans leur pays d’origine aux Etats-Unis et empêche leur saisie par des créanciers.
Outre la protection de ses biens, la plateforme d'échange de la monnaie virtuelle demandait "la suspension de certaines actions en cours aux Etats-Unis qui risqueraient de mettre en péril ses efforts de restructuration à l'étranger", a précisé la plateforme d'échange dans sa demande au tribunal.
MtGox fait l'objet d'un recours collectif intenté devant le tribunal de l'Illinois le 27 février par un Américain, Gregory Greene, qui s'estime lésé du fait des "actions trompeuses et illégales de MtGox", selon un document judiciaire.
"Il s'agit d'une grande victoire pour les victimes de MtGox", a réagi l'avocat de M. Greene, Steven Woodrow, dans un courriel à l'AFP. "Le tribunal texan n'a mis un terme qu'aux actions contre MtGox, mais les poursuites peuvent continuer contre (l'entité américaine) MtGox Inc, (l'hébergeur japonais) Tibanne KK, et la personne de Mark Karpelès", le PDG de MtGox, a-t-il souligné.
MtGox avait une première fois déposé son bilan le 28 février au Japon, évoquant la perte d'un demi-milliard de dollars en monnaie virtuelle qui pourrait lui avoir été volé au cours d'un piratage informatique.
L'une des plus anciennes et importantes bourses d'échange de bitcoin, MtGox, qui a stoppé ses transactions depuis le 7 février, a vu disparaître quelque 750.000 bitcoins de clients et 100.000 détenus par la société.
Pas moins de 127.000 utilisateurs sont de facto lésés dans le monde.