Le fabricant de chariots de supermarchés Caddie devrait échapper à la liquidation, la justice commerciale ayant décidé mercredi de placer l'entreprise en redressement judiciaire, une décision qui doit encore être confirmée vendredi, a-t-on appris de source syndicale.
"Le tribunal de commerce de Paris a d'ores et déjà décidé de nous placer en redressement judiciaire, mais la décision sera confirmée et précisée vendredi, avec notamment la durée exacte de la période d'observation", a indiqué à l'AFP Christophe Zinck, délégué syndical CFDT et secrétaire du CE.
"Nous sommes satisfaits parce que Caddie ne disparaît pas, mais un plan social suivra forcément le placement en redressement et c'est pourquoi nous sommes déjà attristés par la suite des événements", a-t-il commenté.
Les syndicats ont demandé et obtenu qu'il y ait deux administrateurs judiciaires, "un sur strasbourg et un sur Paris", afin d'assurer le lien avec les salariés alsaciens.
Car l'entreprise alsacienne qui emploie 400 personnes sur son site de Drusenheim (Bas-Rhin) fait partie du groupe Altia, ce qui explique que le dossier soit examiné par le tribunal de commerce de Paris.
Lundi, 150 à 200 salariés de l'usine Caddie avaient manifesté devant le siège alsacien de la banque publique d'investissement Bpifrance pour réclamer une nouvelle injection d'argent frais.
Malgré une injection de quelque 2,5 millions d'euros par la banque publique dans Altia pour soutenir Caddie, le fabricant de chariots est toujours confronté à de graves problèmes de trésorerie. Faute de pouvoir régler ses fournisseurs, l'usine est à l'arrêt depuis un mois.
Le directeur général d'Altia Michel Rességuier est favorable à l'entrée de nouveaux actionnaires au capital.
Dans un courrier adressé au Premier ministre Manuel Valls, le président de la Région Alsace Philippe Richert et celui du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel, indiquent que l'agence de développement économique du Bas-Rhin (ADIRA) "a identifié un groupe d'industriels prêts à défendre l'entreprise et une partie de son effectif".
Il s'agirait, indique-t-on au conseil général du Bas-Rhin, "d'un homme d'affaires local qui connaît bien l'entreprise et ses clients et qui est adossé à des investisseurs étrangers".
Dans un communiqué commun, les deux responsables politiques ont également dénoncé une "stratégie hasardeuse" et "une gestion douteuse" d'Altia.
Caddie avait déjà été placé en redressement judiciaire début 2012, puis racheté en juin de la même année par le groupe français Altia Industry (détenu à 20% par l'Etat via Bpifrance), qui avait supprimé 124 emplois.