HSBC, banque britannique qui réalise plus de la moitié de ses bénéfices en Asie, a ouvert en fanfare lundi la saison des résultats des banques au Royaume-Uni en annonçant le doublement de son bénéfice semestriel, grâce à une réduction spectaculaire de ses créances douteuses.
HSBC a ainsi enregistré un bénéfice net part du groupe de 6,763 milliards de dollars, multipliant par 2,06 celui du premier semestre 2009. Les provisions pour risques de crédit, en effet, sont ressorties en baisse de 46% à 7,523 milliards de dollars.
Les analystes tablaient sur un bénéfice avant impôts de 9,3 milliards de dollars, or celui-ci a atteint 11,1 milliards de dollars.
Nouvelle qualifiée "d'encourageante" de surcroît, HSBC a renoué avec un bénéfice (avant impôts) semestriel en Amérique du Nord, après trois ans de pertes liées à la crise du crédit.
Il s'est établi à 492 millions de dollars, malgré une perte de 74 millions de dollars aux Etats-Unis. Le groupe reconnaît qu'en ôtant certaines données financières, la région est encore dans le rouge à hauteur de 80 millions de dollars.
L'amélioration est cependant spectaculaire puisque la région perdait 3,7 milliards de dollars avant impôts au premier semestre 2009.
"HSBC a ouvert la saison des résultats (bancaires britanniques) avec un certain style", a observé Richard Hunter de Hargreaves Lansdown Stockbrokers.
Il a noté que la banque "avait été au coeur de l'action depuis le premier jour, et l'une des premières à mettre l'accent sur la crise des subprimes", ces crédits immobiliers américains de mauvaise qualité qui sont à l'origine de la crise financière.
Certains analystes ont cependant souligné des points moins brillants du communiqué. Oriel Securities a ainsi noté une chute du bénéfice d'exploitation de 43% à 3,552 milliards de dollars, ou de la marge nette d'intérêts de 3,8% à 19,757 milliards de dollars. Le bénéfice a été dopé aussi par des effets comptables qui l'ont renforcé de 1,125 milliard de dollars alors qu'ils avaient pesé à hauteur de 2,3 milliards de dollars au premier semestre 2009.
Joseph Dickerson de la banque d'investissement Execution Noble a aussi mis en avant la hausse de 8,7% des charges d'exploitation, à 18,111 milliards de dollars, dont 9,806 milliards de dollars pour la paie et les bonus du personnel, une hausse de 6,5%.
Mais il s'agit "somme toute de résultats positifs", a-t-il convenu.
HSBC, dont les initiales signifient Hong Kong Shanghai Banking Corporation et qui a installé son directeur général Michael Geoghegan à Hong Kong l'an dernier, a tiré une bonne partie de sa résistance à la crise de son orientation vers l'Asie.
Cette région a représenté plus de la moitié du bénéfice avant impôts du semestre, contre moins d'un tiers pour l'Europe et 4,4% pour l'Amérique du Nord.
Au cours d'une conférence de presse, M. Geoghegan a convenu que "les Etats-Unis resteraient un peu faibles pour quelque temps, et donc que HSBC continuerait à se concentrer sur les marchés émergents".
Il a donné la recette du succès de sa banque, qui se veut à la pointe de la mondialisation. Elle s'est fixé comme priorité, a-t-il dit, "de tirer parti de sa présence sans équivalent dans les pays émergents, tout en offrant à nos clients les moyens d’accéder à leurs comptes où qu’ils se trouvent dans un monde de plus en plus interconnecté".
Ces résultats faisaient prendre quelque 5% à HSBC à la Bourse de Londres dans un marché en hausse de 2%.