par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - La Bourse de New York est attendue en hausse et les actions européennes progressent à mi-séance mercredi, la multiplication des signes d'amélioration de la situation économique après le trou d'air du "grand confinement" continuant de soutenir l'appétit pour les actifs risqués.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,4% environ pour le Nasdaq, qui se rapproche de son record de février, et de plus de 0,5% pour le Dow Jones comme pour le Standard & Poor's 500.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,83% à 4.947,94 points vers 11h05 GMT. Au plus haut depuis le 6 mars, l'indice parisien porte à plus de 36% son rebond par rapport à son point bas du 16 mars. A Londres, le FTSE 100 prend 1,23% et à Francfort, le Dax avance de 2,22%.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,82%, le FTSEurofirst 300 de 1,39% et le Stoxx 600 de 1,22%.
Les marchés asiatiques avaient donné le ton, Tokyo gagnant 1,29% et Hong Kong 1,37% après l'annonce d'une remontée de l'indice PMI des services en Chine, qui traduit une croissance de l'activité pour la première fois depuis janvier.
Les PMI définitifs européens ont ensuite conforté le sentiment d'amélioration continue de la conjoncture même s'ils montrent que la reprise sera longue.
Les stratèges d'UBS, évoquant aussi la possible réouverture des secteurs de la restauration et du tourisme aux Etats-Unis ainsi que celle des discussions sur la relance en Allemagne, expliquent dans leur note quotidienne qu'"un soutien budgétaire généreux et les progrès des efforts de réouverture nous rapprochent de la normalité économique, ce qui ouvre un chemin à la hausse".
Côté américain, on attend à 12h15 GMT les résultats de l'enquête mensuelle d'ADP (PA:ADP) sur l'emploi dans la secteur privé aux Etats-Unis et à 14h00 GMT le chiffre de l'indice ISM des services en mai.
VALEURS EN EUROPE
La tendance générale à la hausse continue de profiter à l'ensemble des secteurs, les performances les plus nettes étant pour le compartiment de l'assurance, qui prend 3,9%, pour celui des banques (+2,42%) et pour celui de l'automobile (+2,79%).
Parmi les grands assureurs, Axa (PA:AXAF) bondit de 6,97% après avoir annoncé une simple réduction de son dividende alors que certains analystes craignaient une annulation pure et simple.
Dans son sillage Allianz (DE:ALVG) gagne 5,03% et Generali (MI:GASI) 3,61%.
Autre vedette du jour à Paris, Renault (PA:RENA) s'adjuge 7,19% après l'officialisation du prêt bancaire de cinq milliards d'euros garanti par l'Etat.
A Francfort, Lufthansa (DE:LHAG) prend 4,72% malgré l'annonce d'une perte de 2,1 milliards d'euros au premier trimestre, la compagnie ayant promis des restructurations.
A la traîne, LVMH (PA:LVMH) limite sa progression à 0,38% après des informations de presse selon lesquelles le groupe de luxe s'interroge sur le projet de rachat de Tiffany.
TAUX
La poursuite du retour des investisseurs vers les actions favorise de nouveau la remontée des rendements obligataires: celui du Bund allemand à dix ans reprend près de deux points de base à -0,4% et son équivalent français remonte de 1,5 point à -0,034%.
La journée sur le marché européen de la dette souveraine est aussi animée par le lancement d'un emprunt syndiqué à dix ans italien qui a suscité, selon l'une des banques chargées de l'opération, une demande initiale de 85 milliards d'euros.
Le rendement à dix ans américain remonte de deux points à 0,6983%.
CHANGES
La remontée de l'euro reste le fait dominant: la monnaie unique s'achemine vers sa septième séance consécutive de hausse face au dollar et a franchi le seuil de 1,12 pour la première fois depuis le 16 mars.
L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence <.DXY recule de 0,17%.
Sa baisse intègre aussi l'appréciation de la livre sterling, qui profite des signes de progrès des discussions sur le Brexit.
PÉTROLE
Le marché pétrolier était bien orienté en début de séance après des chiffres montrant une baisse des stocks aux Etats-Unis, ce qui a permis au cours du Brent de franchir la barre des 40 dollars pour la première fois depuis mars.
Mais la tendance s'est inversée après des informations de presse selon lesquelles la réunion de l'Opep et de ses alliés évoquée pour jeudi pourrait ne pas avoir lieu.
Le Brent cède 1,77% à 38,87 dollars le baril après un pic à 40,53 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 1,98% à 36,08 dollars.
(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)