RENNES (Reuters) - Le tribunal de commerce de Rennes a prononcé jeudi la liquidation judiciaire de l'abattoir Gad de Josselin (Morbihan) avec poursuite de l'activité durant trois mois, avant une reprise éventuelle par Intermarché, a t-on appris de source syndicale.
Lors d'une audience à huis clos, les magistrats se sont penchés sur la situation financière de l'entreprise, filiale du groupe légumier Cecab, qui a été placée en situation de cessation de paiement en raison de son fort endettement et de problèmes de trésorerie récurrents.
En février 2013, cette société d'abattage de cochons, qui emploie environ 1.000 personnes sur le site de Josselin, avait été placée en redressement judiciaire, entraînant la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau dans le Finistère.
Le tribunal de commerce de Rennes a également fixé une date limite pour le dépôt des offres de reprise de Gad au 25 septembre et une prochaine audience au 13 octobre afin de statuer sur ces offres.
A ce jour, seule l'entreprise SVA-Rozé de Vitré (Ille-et-Vilaine), filiale du groupe Intermarché, s'est déclarée intéressée par une reprise de l'abattoir de Josselin et a déposé une lettre d'intention en ce sens auprès des commissaires chargés du plan de redressement.
"Nous sommes soulagés de la décision du tribunal dans la mesure où il n'y a pas de fermeture directe du site mais on ne sera vraiment rassurés que lorsqu'on aura une offre ferme de reprise", a déclaré à l'issue de l'audience Annick Le Guével, déléguée CFDT.
Les représentants syndicaux s'interrogent également sur le nombre de postes qui sera préservé dans l'hypothèse d'une reprise par le groupe Intermarché.
"La SVA examine le dossier avec la volonté de sauver le maximum d'emplois et le savoir-faire des salariés de GAD", a indiqué fin août la filiale d'Intermarché dans un communiqué.
Intermarché envisagerait un investissement de l'ordre de 20 millions d'euros pour moderniser le site de Josselin dans le cadre d'une reprise, précisait ce communiqué.
Selon la direction de GAD, les difficultés de l'entreprise ont été aggravées ces derniers mois par l'embargo russe décrété en janvier 2014 sur le porc européen qui a "déclenché une concurrence très vive entre opérateurs" de l'Union.
GAD SAS met aussi en cause "le différentiel défavorable du prix du porc en France par rapport à ses concurrents", et "le dumping social, notamment allemand".
(Pierre-Henri Allain, édité par Yves Clarisse)