La dette publique de la France (Etat, sécurité sociale et collectivités locales) atteignait le montant record de 1.428 milliards d'euros fin juin, soit 61,1 milliards de plus en trois mois, a annoncé mercredi l'Insee.
Cette dette, calculée selon les critères de Maastricht, représente "approximativement" 73,9% du PIB, selon l'Institut, soit 3,5 points de plus qu'à fin mars.
Dans le projet de budget présenté mercredi le gouvernement prévoit que ce taux augmentera à 77,9% à la fin de l'année puis à 84% fin 2010, sous l'effet de l'envolée du déficit public.
La dette devrait ainsi se monter à 1.654 milliards fin 2010, selon les calculs de l'AFP, basés sur les prévisions gouvernementales d'un PIB de 1.970 milliards d'euros.
Elle continuera ensuite à progresser, bien qu'à un rythme moins effréné: 88% en 2011, 90% en 2012 et 91% en 2013, selon le gouvernement.
Le Pacte de stabilité européen fixe à 60% du produit intérieur brut la limite autorisée d'endettement public pour un Etat membre de l'Union européenne.
La dette publique de la France ne cesse de se creuser depuis plus de 30 ans.
En 1980, année du dernier budget excédentaire de l'Etat français, elle représentait 20% du PIB.
En 2005, la commission Pébereau, mise en place par le ministre des Finances de l'époque Thierry Breton, avait préconisé une série de mesures pour redresser les finances publiques.
L'année dernière, la dette atteignait 68% du PIB, soit plus de 47.000 euros par Français ayant un emploi, et ses seuls intérêts se sont montés à 54 milliards d'euros, plus que les recettes de l'impôt sur le revenu.
En 2010, les intérêts payés par la France s'élèveront à 42,4 milliards d'euros.
La question de l'endettement pourrait devenir l'un des obstacles majeurs pour que la France sorte de la crise, selon les experts.
Dans un rapport sur les finances publiques publié en juin, la Cour des Comptes avertissait qu'une hausse des impôts serait inévitable si la France ne réduit pas considérablement ses dépenses.
Les deux tiers de la dette de l'Etat français, une des composantes de la dette publique, sont détenus par des fonds de pension étrangers et des banques centrales, l'autre tiers notamment par des compagnies d'assurance et des établissements de crédit, selon l'Agence France Trésor (AFT).
Dans l'ensemble de la zone euro, la dette publique a également gonflé. En 2008, elle représentait 69,3% du PIB, contre 66% en 2007, selon l'office européen des statistiques Eurostat.