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Climat: 160 pays réunis à l'ONU pour signer l'accord

Publié le 22/04/2016 06:48
Christiana Figueres, Ban Ki Moon, Laurent Fabius et François Hollande lors de la COP21 le 12 décembre 2015 au Bourget (Photo FRANCOIS GUILLOT. AFP)

Christiana Figueres, Ban Ki Moon, Laurent Fabius et François Hollande lors de la COP21 le 12 décembre 2015 au Bourget (Photo FRANCOIS GUILLOT. AFP)

Plus de 160 pays vont signer vendredi à New York un accord international destiné à ralentir le réchauffement de la planète, avec l'espoir de maintenir l'élan donné par la conférence de Paris de décembre.

Une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus au siège de l'ONU, dont le président français François Hollande, le vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le Premier ministre italien Matteo Renzi.

Même la présidente du Brésil Dilma Rousseff, menacée de destitution, doit faire le voyage. Elle devrait en profiter pour dénoncer devant ses pairs le "coup d'Etat" dont elle s'estime victime de la part du Parlement.

Côté célébrités, l'acteur récemment oscarisé et militant écologiste Leonardo DiCaprio devrait être de la partie, pour galvaniser les énergies.

"Jamais un accord international n'aura été signé par autant de pays en un seul jour", a souligné en amont la ministre française de l'Environnement Ségolène Royal, qui préside la COP21. En tout, 165 pays seront représentés.

Le précédent record datait de 1982, quand 119 pays avaient paraphé la Convention de l'ONU sur le droit de la mer.

Mme Royal a minimisé l'absence de certains dirigeants de pays clés, car grands pollueurs, comme le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine, ou encore le Premier ministre indien Narendra Modi: "Que certains ne soient pas là n'affaiblit pas l'accord".

Mais la signature n'est qu'une première étape. L'accord n'entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d'au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre l'auront ratifié, ce qui pourrait intervenir dès 2017.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon souhaite que les pays s'engagent vendredi à ratifier rapidement, afin de "faire comprendre aux gouvernements et au monde des affaires qu'il est temps d'intensifier l'action sur le climat".

Car le temps presse. Le mois dernier a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré, selon les météorologues américains. Et ce record de température a été battu pendant onze mois consécutifs, une série inédite en 137 ans de relevés.

- Ouvert à signatures pendant un an -

L'accord de Paris engage ses signataires à limiter la hausse de température "bien en-deçà de 2°C" et à "poursuivre leurs efforts" pour limiter cette hausse à 1,5°C. Cet objectif très ambitieux demandera une volonté soutenue et des centaines de milliards de dollars pour assurer la transition vers des énergies propres.

François Hollande sera le premier à parapher solennellement le texte.

Celui-ci reste ouvert pendant un an à la signature des 195 pays qui l'ont négocié.

Les petits Etats insulaires, les plus menacés par la montée des eaux et les événements climatiques extrêmes que provoque la hausse de la température, seront aussi à l'honneur.

"Un seul événement climatique peut balayer toutes les avancées que nous avons faites et retarder notre développement", a rappelé mercredi le Premier ministre fidjien Josaia Voreqe Bainimarama.

Fidji a été touché de plein fouet en février par le cyclone tropical Winston.

En tout, treize petits pays très exposés (dont Fidji, Tuvalu, les Maldives, Belize, la Barbade ou Samoa) ont pris leurs dispositions pour ratifier l'accord dès vendredi.

Pour atteindre rapidement le seuil des 55 pays/55%, il faudra qu'au moins un ou deux des grands pollueurs (Etats-Unis, Chine, Union européenne, Russie, Inde) ratifie. Pékin (responsable de 20% des émissions) et Washington (18%) ont promis de le faire avant la fin de l'année.

Du côté américain, l'accord a été négocié de telle façon que Barack Obama n'aura pas besoin de l'aval d'un Congrès contrôlé par les républicains, hostiles au texte.

Comme beaucoup de grandes réunions internationales, celle-ci donnera l'occasion d'entretiens bilatéraux.

Ainsi après une première rencontre mardi, les chefs de la diplomatie américain et iranien, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, doivent reparler vendredi de l'application de l'accord historique de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien.

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