Ai Baojun, le directeur de la zone franche de Shanghai et vice-maire de la ville, est sous le coup d'une enquête, a annoncé mardi l'autorité du Parti communiste chinois chargée de la lutte anticorruption, dans un bref communiqué.
M. Ai, 55 ans, est "soupçonné de graves violations de la discipline", a annoncé la Commission centrale d'inspection disciplinaire, le gendarme du Parti, sans fournir d'autre détail.
Cette formule est utilisée de façon routinière en Chine pour qualifier des faits de corruption. Ai Baojun était l'un des vice-maires de Shanghai depuis 2007, chargé de la planification.
La Zone franche de Shanghai (ZFS) avait été inaugurée en fanfare en septembre 2013, avec l'ambition affichée d'en faire un laboratoire des réformes économiques et financières du pays, telles que la levée des contrôles sur les taux d'intérêt et la libre convertibilité du yuan.
Mais deux ans plus tard, le territoire peine à tenir toutes ses promesses et nombre de réformes annoncées apparaissent toujours lointaines.
Certes, dans un certain nombre de secteurs, des firmes étrangères peuvent désormais s'établir dans la ZFS sans partenaire chinois, contrairement au reste de la Chine.
Mais les restrictions aux investissements étrangers demeurent et la liste dite "négative" des secteurs bannis reste bien longue --même si les autorités se sont engagées à la réduire. Beaucoup d'entreprises étrangères, déçues par le manque de visibilité, affichent une attitude attentiste et se tiennent à l'écart.
L'équipe dirigeante de la zone franche shanghaïenne avait déjà fait l'objet de plusieurs remaniements: les autorités anticorruption avaient ainsi confirmé en mars le placement sous enquête de Dai Haibo, ancien vice-directeur général de la ZFS. Un directeur administratif avait ensuite été adjoint à Ai Baojun en avril dernier.