Le e-commerce, qui tient salon depuis mardi à Paris, continue de croître en France mais aussi de muter, avec des sites qui s'internationalisent et l'émergence du m-commerce, les courses en ligne avec le téléphone mobile.
Les ventes en ligne devraient progresser cette année en France de 25% à 25 milliards d'euros malgré la crise économique, et devraient encore augmenter de 20% en 2010, selon Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
Le cyberacheteur "est devenu pluriel. Ce n'est plus seulement le jeune de moins de 35 ans urbain et surdiplômé", souligne-t-il.
Le "gâteau" devrait continuer de s'agrandir grâce notamment à l'arrivée de nouveaux "consonautes", la progression du taux d'équipement des ménages en informatique et l'arrivée prévue de sites de grandes enseignes.
Comme la France était en retard sur le développement d'internet au moment de l'éclatement de la bulle, les grands groupes étrangers sont restés à l'écart, permettant à des acteurs locaux comme Pixmania, PriceMinister ou Vente Privée de grandir tranquillement, de devenir leaders sans être touchés par les concentrations, puis de "dégager des moyens financiers pour s'exporter", souligne Pierre Kosciusko-Morizet, président de l'Association de l'économie numérique (Acsel) et de PriceMinister.
Aujourd'hui, PriceMinister est présent en Angleterre et en Espagne, Vente Privée (destockage) en Angleterre, Allemagne, Espagne et Italie et Pixmania (site de vente de matériel high-tech racheté par un groupe anglais) dans 26 pays. "On arrive vite dans les dix premiers de chaque pays" parce que dans chaque territoire, "il y a deux-trois gros acteurs", souligne M. Kosciusko-Morizet. La difficulté est ensuite de les rattraper.
Parmi les nouvelles tendances de l'e-commerce, Marc Lolivier, cite la personnalisation. Le groupe de vente à distance 3 Suisses propose de confectionner soi-même en ligne une robe, une jupe ou un top, en choisissant un tissu (jersey, coton, soie métallique...), une couleur et une forme. De même, Nike propose de créer son "propre look" en choisissant ses "couleurs, matières et technologies".
Si le commerce en ligne est souvent recherché pour trouver de bonnes affaires, les professionnels insistent aussi sur son caractère "écologique", compte tenu de la limitation des déplacements individuels: "acheter sur internet est beaucoup plus vert que d'acheter en magasin", estime Jean-Emile Rosenblum, fondateur de Pixmania.
Une nouvelle variante du commerce électronique est en train d'émerger avec le m-commerce ou commerce sur mobile. "Il a progressé grâce à l'iPhone et représente pour certains" e-marchands "4 à 5% des ventes", précise Alain Laidet, commissaire général du salon e-commerce.
Le m-commerce, c'est "une nouvelle brique dans l'édifice de l'e-commerce, il ajoute à la facilité la mobilité" et "se prête très bien à l'utilisation en transports en commun", relève M. Lolivier de la Fevad. "Il ressemble au e-commerce d'il y a cinq ans", avec des utilisateurs qui sont plutôt des "jeunes technophiles".
Son développement dépendra de la progression du taux d'équipement, du coût de connexion, mais aussi de l'offre marchande et des solutions de paiement, relève-t-il. Reste que les standards technologiques ne sont pas les mêmes selon les marques de "smartphones" et qu'un site de m-commerce est aujourd'hui "plus difficile à monter qu'un site de e-commerce".