Le numéro un mondial des verres ophtalmiques, le français Essilor, s'est montré confiant vendredi pour 2016, après avoir dégagé des résultats en nette progression l'an dernier, grâce notamment à l'essor de son segment solaire et de ses ventes en ligne.
Le groupe a enregistré une hausse de 17% de son bénéfice net en 2015, à 757 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires annuel de 6,716 milliards d'euros (+18,4%, ou +4,6% en organique), selon un communiqué.
Essilor a ainsi atteint l'an dernier son objectif d'une croissance organique supérieure à 4,5%, après une nouvelle accélération des ventes au dernier trimestre, où elles ont augmenté de 5,3% en organique, à près de 1,69 milliard d'euros.
Il vise cette année une croissance organique "autour de 5%" et une progression des ventes hors effet de change "supérieure à 8%", contre 8,5% l'an dernier.
Hors nouvelles acquisitions stratégiques, le groupe prévoit par ailleurs en 2016 une "contribution de l'activité", son indicateur de rentabilité opérationnelle, "supérieure ou égale à 18,8% du chiffre d'affaires", son niveau record enregistré en 2015.
A moyen terme, cette rentabilité devrait continuer à s'améliorer, et Essilor anticipe une croissance organique "supérieure à 6%" en 2018, où son chiffre d'affaires devrait dépasser 8,2 milliards d'euros.
Le conseil d'administration a proposé de verser un dividende de 1,11 euro par action au titre de l'exercice écoulé, contre 1,02 euro pour 2014.
A la Bourse de Paris, le titre Essilor perdait 2,46% à 109,05 euros vers 09H30 (08H30 GMT), sur un indice CAC 40 en léger repli.
Les ventes annuelles sont "conformes aux attentes" et l'objectif de chiffre d'affaires 2016 est "rassurant", mais celui de la rentabilité apparait "timide", estimait dans une note Cédric Rossi, analyste chez Bryan Garnier.
- Appétit inchangé pour des acquisitions -
"Essilor sort encore renforcé de l'exercice 2015" et aborde 2016 avec "confiance et détermination", a déclaré son PDG Hubert Sagnières, cité dans le communiqué.
L'accélération de la croissance organique tout au long de l'an passé et un niveau de rentabilité opérationnelle "record" illustrent, selon M. Sagnières, le succès de la stratégie de déploiement sur de nouveaux segments de la santé visuelle, comme les montures solaires et les ventes en ligne.
Les ventes annuelles de la division solaire ("Sunglasses and readers") ont connu l'an dernier une progression record de 7,3% en organique, à 673 millions d'euros.
Les ventes en ligne, toutes divisions confondues, ont totalisé "200 à 220 millions d'euros", en hausse de 12%, a précisé le directeur général adjoint d'Essilor Laurent Vacherot lors d'une conférence téléphonique, confirmant l'objectif du groupe d'atteindre 500 millions d'euros de ventes en ligne en 2018.
La principale division des verres correcteurs a connu elle une progression moindre l'an dernier (+4,8% à 5,84 milliards d'euros) mais "robuste", s'affichant en croissance dans toutes les zones géographiques.
Au Brésil, frappé par la récession économique, Essilor "reste en croissance" mais celle-ci a été inférieure à 5% au second semestre, a précisé M. Vacherot. "On surfe sur la croissance de la classe moyenne, qui est toujours là, et sur le besoin de se protéger les yeux qui est plus fort que les économies", a-t-il estimé.
Essilor est aussi resté très actif sur le plan des acquisitions et partenariats locaux l'an dernier, y compris au Brésil, avec 19 opérations de croissance externe représentant un chiffre d'affaires additionnel d'environ 214 millions d'euros en base annuelle.
"Nous allons continuer nos acquisitions cette année", dans toutes les zones géographiques et toutes les activités, à un rythme "comparable à 2015", a dit M. Vacherot.
Le marché mondial de l'optique continue de profiter de tendances de fond, comme la demande liée au vieillissement démographique dans le monde et des besoins visuels non satisfaits, en particulier dans les pays émergents, a rappelé le groupe.
Par ailleurs "le besoin de prendre soin de ses yeux est de plus en plus important" dans le monde entier en raison de l'exposition croissante aux écrans d'ordinateurs, tablettes et autres smartphones, a souligné M. Vacherot.