Obtenir 40% de réduction
💎 WSM a explosé de +52.1% depuis que notre IA a repéré l'action ! Découvrez toutes les actions sélectionnéesVoir les actions

Dans le vignoble bordelais, c'est "wait and see" avant le Brexit

Publié le 15/02/2019 14:45
Mis à jour le 15/02/2019 20:01
Le vigneron britannique Gavin Quinney pose dans sa propriété à Créon, en Gironde, le 13 février 2019 (Photo GEORGES GOBET. AFP)

Le vigneron britannique Gavin Quinney pose dans sa propriété à Créon, en Gironde, le 13 février 2019 (Photo GEORGES GOBET. AFP)

Le vigneron britannique Gavin Quinney pose dans sa propriété à Créon, en Gironde, le 13 février 2019 (Photo GEORGES GOBET. AFP)

Au château Bauduc où palettes et cartons sont prêts à partir, Gavin Quinney a anticipé de six semaines sa mise en bouteille pour que tout son vin soit livré en Grande-Bretagne avant la date fatidique du 29 mars, au cas où il n'y aurait aucun accord sur le Brexit.

A la tête de 25 hectares dans la campagne de l'Entre-deux-mers, ce Britannique entend ne prendre aucun risque même si "comme tout le monde" il rejoint l'état d'esprit actuel : "wait and see" (attendons de voir).

Au bord des vignes dénudées par l'hiver, deux camions viennent de quitter son vignoble de Créon, à 25 km de Bordeaux, chargés de rouge 2016 ainsi que de blanc et rosé 2018. En tout, 40.000 bouteilles vont partir d'ici fin mars dans des entrepôts britanniques, soit six mois de stock afin de fournir notamment les restaurants.

"On essaye d'envoyer le plus de vin possible en Angleterre", souligne ce vigneron qui encourage également ses milliers de clients outre-Manche à passer commande ou à venir chercher leur vin à Calais.

"Les conditions de transport du vin dans le cas d'un non-accord après le 29 mars pourraient se révéler très difficiles. Il y a un vrai risque, c'est moitié-moitié, c'est fifty-fifty", un coup de poker qu'il n'est pas prêt à jouer.

Il craint notamment un allongement des délais pour livrer le vin et la paperasserie, mais surtout la concurrence de l'Australie par exemple, qui le contraindrait à chercher d'autres marchés.

Car M. Quinney écoule directement son vin en Grande-Bretagne, soit 60% de sa production, sans passer par le puissant négoce qui vend une bouteille sur deux dans le bordelais.

- Risque de perte de marchés -

Pour les principaux négociants de la place de Bordeaux, l'heure est à l'attente. Des palettes de vin sont prêtes à partir mais aucun envoi massif de bouteilles vers la Grande-Bretagne n'a été réalisé dans le Bordelais.

"Je n'ai pas constitué de stock en Angleterre, mais les vins sont prêts à partir dans des entrepôts pour avoir six mois d'avance et éviter les ruptures de stocks de nos clients", indique le négociant bordelais Benoît Calvet, qui se donne jusqu'à début mars pour éventuellement envoyer plusieurs centaines de palettes.

Présent dans ce pays depuis les années 70, son principal marché, il se dit "attentif mais pas inquiet": "les Anglais sont pragmatiques, pas émotifs et les rois du business. Je suis confiant, ils vont trouver une solution! Ca va coincer un peu au départ mais au niveau des affaires, l'Angleterre restera une plate-forme incontournable du commerce".

L'interprofession le confirme: les principaux négociants de Bordeaux n'ont pas "déportés de stock en Grande-Bretagne", son quatrième marché en valeur, tout en notant une bonne activité depuis fin 2018.

Au cours des 12 derniers mois, les exportations à l'étranger ont baissé de 12% en volume en raison de la faible récolte 2017, mais en Grande-Bretagne, 180.000 hectolitres ont été expédiés, soit une hausse de 1%. C'est "certainement lié à une anticipation d'achat pour se prémunir d'un blocage ou des difficultés à importer des vins", selon le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

Mais d'autres raisons que l'incertitude liée au Brexit peuvent expliquer cet intérêt des Anglais, comme l'achat de bons millésimes ou encore leurs liens historiques avec Bordeaux qui remonte au XIIe siècle et Aliénor d'Aquitaine, selon des professionnels.

Jusqu'à présent, le marché anglais s'est maintenu à Bordeaux mais un "Brexit trop dur" pourrait changer la donne et laisser le champ libre à l'Australie, l'Afrique du Sud, le Chili ou encore l'Argentine, selon négociants et experts.

"L'effet sur la monnaie est plus important que la sortie de l'Angleterre. S'il n'y a pas d'accord, il est certain que la livre sera dépréciée et nos vins seront moins compétitifs", souligne Jérémy Cukierman, directeur de la Kedge Wine and Spirits Academy à Bordeaux, avant de nuancer : "Ce qui est rare et prestigieux, il y aura toujours des gens pour les acheter. Le haut du marché sera moins impacté que le reste".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés