La demande mondiale de pétrole sera plus forte que prévu cette année en raison de l'appétit des pays développés et malgré l'effet négatif des ouragans, prévoit l'Agence internationale de l'Energie (AIE), évoquant un rééquilibrage du marché.
La demande de la part des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a été "très forte", explique l'Agence dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole publié mercredi.
"La croissance de la demande de l'OCDE continue a être plus forte que prévu, en particulier en Europe et aux Etats-Unis", ajoute-t-elle.
Elle a bénéficié d'un rebond de l'activité économique dans ces pays et du commerce mondial, ainsi que de la faiblesse des cours du pétrole.
L'AIE anticipe ainsi une progression de la demande de 1,6 million de barils par jour (mbj) pour atteindre 97,7 mbj en 2017, soit 0,1 mbj de plus que lors de la précédente estimation en août.
La croissance pour 2018 devrait ralentir à 1,4 mbj pour atteindre 99,1 mbj (soit 0,1 mbj de plus que lors de la précédente publication), indique l'AIE, qui conseille sur leur politique énergétique 29 pays développés également membres de l'OCDE.
"La croissance mondiale (de la demande) devrait ralentir au troisième trimestre en raison de l'impact des ouragans sur la demande américaine de pétrole avant de rebondir au quatrième trimestre", prévoit-elle toutefois.
"En ce qui concerne (l'ouragan) Harvey, la perturbation des marchés locaux sur le golfe du Mexique (où se trouvent de nombreuses raffineries) aux Etats-Unis se résorbe quotidiennement et son impact sur les marchés mondiaux devrait être de relativement courte durée", estime l'AIE.
-rééquilibrage-
Elle note par ailleurs que la production mondiale a reculé de 720.000 barils par jour en août et pour la première fois depuis avril.
Les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), liés avec d'autres pays partenaires par un accord de limitation de leur production, ont effectivement réduit celle-ci le mois dernier.
Les violences en Libye y ont perturbé la production, tandis que d'autres pays membres du cartel ont pompé volontairement moins de pétrole.
Selon les derniers chiffres publiés mardi par l'Opep, la production de ses 14 membres a atteint 32,755 millions de barils par jour (mbj) en août, en recul après 32,834 en juillet.
L'Opep et d'autres pays partenaires, dont la Russie, ont décidé fin 2016 de réduire leurs extractions pour limiter l'offre sur le marché mondial et tenter de redresser les prix du baril. Les cours ont en effet chuté il y a trois ans et évoluent actuellement autour de 50 dollars le baril.
Mais la production mondiale a aussi été affectée par des opérations de maintenance programmées ainsi que d'autres événements non prévus comme l'ouragan Harvey.
Du côté des stocks commerciaux, l'AIE note qu'ils sont restés stables dans les pays développés alors qu'ils augmentent habituellement à ce moment de l'année.
Au final, l'écart entre l'offre et la demande commence à se resserrer, ce qui devrait soutenir les cours.
"Les marchés pétroliers ont commencé à se rééquilibrer", estime l'Agence, qui note la présence de "fondamentaux plus fermes".
"Compte tenu des récentes prises de position des investisseurs, les attentes portent sur un resserrement des marchés et une hausse des cours, bien que très modeste", note l'AIE.