STRASBOURG (Reuters) - Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a été mis début juin en examen pour favoritisme dans une affaire relative à la réalisation d’une étude sur la faisabilité d’un tramway sur pneu à Bamako, la capitale du Mali, selon une information de Mediapart confirmée à Reuters par l’entourage du maire.
L’instruction ouverte à Strasbourg puis dépaysée à Nancy porte sur la réalisation en 2009 d'une étude d'un montant de 50.000 euros financée par la capitale alsacienne au titre de la coopération avec le Mali et attribuée à trois sociétés alsaciennes, sans mise en concurrence.
Roland Ries, un ex-rocardien qui se dit proche, aujourd’hui, d’Emmanuel Macron, a jusqu’ici affirmé qu’une mise en concurrence n’était pas nécessaire dans le cadre d’une opération de coopération internationale, ce qu’a contredit la chambre régionale des comptes.
Actuellement en déplacement en Israël, il a réagi dans un communiqué, se disant "serein" quant à l’issue de l’instruction.
"Répondant à l’époque à une demande du président de la République du Mali au titre de la coopération décentralisée, il y a une querelle très technique de juristes qui porte sur le choix de la procédure de commande des prestations d’étude", a-t-il estimé.
Le tramway malien n’a toujours pas vu le jour, sans être pour autant enterré.
En mai 2017, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, rappelait, dans une interview au magazine Marchés africains, que l’arrêt des études était dû à la guerre de 2012 suivie de l’intervention française dans le sud du pays pour contrer la poussée djihadiste.
Après le rachat par Alstom (PA:ALSO) de la société alsacienne Translohr, aujourd’hui seul constructeur de tramway sur pneus dans le monde, des représentants de la société française s’étaient rendus à Bamako, en octobre 2014, pour réactiver le projet, ce que Adama Sangaré dit souhaiter.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)