Le président des Etats-Unis Barack Obama s'apprête à nommer mercredi Janet Yellen à la tête de la Banque centrale américaine (Fed), où elle sera la première femme à occuper ce poste, selon un responsable de la Maison Blanche.
M. Obama doit annoncer sa nomination, saluée par le FMI, à la résidence de l'exécutif américain à 19H00 GMT lors d'un événement auquel doit aussi participer l'actuel président de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke.
Mme Yellen, âgée de 67 ans et vice-présidente à la Fed depuis 2010, était la favorite de la course après le renoncement de Larry Summers, actuel numéro deux de la Banque centrale et ancien principal conseiller économique de M. Obama.
Sous la vigueur des critiques et de l'opposition d'élus démocrates --alors que le Congrès doit avaliser le choix du président pour la tête de la Fed--, M. Summers avait jeté l'éponge le 15 septembre, estimant que le processus de confirmation serait trop "acrimonieux".
Mme Yellen est plutôt vue comme une "colombe" au sein de la Fed, davantage préoccupée par la question du chômage que par l'inflation. Elle a toujours soutenu la trajectoire monétaire ultra-accommodante de Ben Bernanke et représente la continuité de cette politique.
Cinq ans après la crise de 2008 provoquée par la bulle immobilière et les prêts à risques (subprime), l'économie américaine est encore sous perfusion de la Fed, qui veut commencer à alléger son soutien exceptionnel à l'économie.
C'est donc à Mme Yellen que devrait revenir la tâche de réduire les injections de liquidités de la banque centrale, notamment le rachat pour 85 milliards de dollars par mois de bons du Trésor et de titres hypothécaires.
"Expérience incomparable"
Sa nomination devra être confirmée par le Sénat à un moment de fortes tensions sur le budget américain entre élus républicains et démocrates au Congrès, qui ont conduit à une paralysie des administrations centrales et à une impasse sur le relèvement du plafond de la dette du pays, menacé d'un défaut de paiement.
M. Obama a toujours défendu sa volonté de nommer des femmes à de hauts postes administratifs, comme il l'a déjà fait à la Cour suprême en y nommant Sonia Sotomayor en 2009 et Elena Kagan en 2010.
Au plus fort de sa rivalité avec Larry Summers dans la campagne pour ce poste de "dirigeant politique l'un des plus importants au monde", selon les mots de M. Obama lui-même, un groupe d'une trentaine de sénateurs démocrates avait pris parti pour Mme Yellen dans une lettre au président.
En outre, quelque 240 économistes, dont le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz et les conseillères économiques de l'administration Clinton, Alice Rivlin et Christina Romer, avaient signé une lettre ouverte à Obama soutenant Mme Yellen.
Mardi soir, le président de la commission bancaire du Sénat, le démocrate Tim Johnson, s'est félicité de la décision de la Maison Blanche.
“Je salue le choix du président Obama d'avoir sélectionné Dr Yellen pour être la première femme à servir comme présidente de la Réserve fédérale", dit le sénateur citant "l'expérience incomparable" de Mme Yellen qui est déjà numéro deux de la Banque centrale.
M. Johnson a promis de "travailler avec les membres de la Commission pour confirmer sa nomination dans les plus brefs délais".