Le tribunal de commerce d'Orléans a entériné mercredi l'offre présentée par Pascal d'Halluin, ancien dirigeant du groupe de luxe Cacharel, pour la reprise de la Faïencerie de Gien, a-t-on appris de source judiciaire.
Les 160 emplois seront préservés. Le nouveau patron mise sur une dynamisation de l'activité à l'international et sur un positionnement "luxe" de la marque pour relancer ce fleuron des arts de la table.
"Nous sommes tout à fait satisfaits", ont déclaré les salariés à l'annonce de la décision, qui intervient quatre mois après la mise en redressement judiciaire de la holding, en février.
Cette offre a été préférée à l'autre dossier en lice, présenté par la société de conseil financier LFC Partners, que les juges considéraient néanmoins comme très solide. Les six autres candidats qui s'étaient initialement manifestés s'étaient retirés avant la fin de la procédure.
Membre du "Comité Colbert", qui réunit les 70 entreprises les plus emblématiques de l'art de vivre français, la faïencerie, fondée en 1821, réalise 11 à 12 millions de chiffre d'affaires par an, dont un tiers à l'export.
L'entreprise a été cédée deux fois ces 30 dernières années, en 1983 puis en 2002, lorsqu'elle est passée sous le contrôle de son président actuel, Louis Grandchamp des Raux.
Ancien dirigeant de Lacoste et Cacharel, Pascal d'Halluin propose d'investir environ deux millions d'euros pour relancer l'entreprise, a indiqué l'administrateur judiciaire.
Il table sur un positionnement "plus haut de gamme" de la marque, "tout en restant accessible" et a déjà pris des contacts avec des designers pour retravailler les décors et les gammes. Il compte aussi doubler la part de l'export, de 36 à 70%, sur des marchés comme les Etats-Unis ou le Moyen-Orient, où il juge que les perspectives de développement sont fortes et insuffisamment exploitées.
Comme l'offre concurrente portée par LCP Partners et Pierre Louis Le Faou, M. d'Halluin a prévu d'associer les salariés au capital à hauteur de 10%.
Pierre Louis Le Faou, qui défendait un ancrage patrimonial et local de la marque, en proposant de redynamiser le musée de la faïencerie et de créer un centre de formation, s'est déclaré "très déçu". "Nous portions un beau projet pour l'entreprise, très solide sur le plan financier", a-t-il regretté.
Ces dernières années, la faïencerie a souffert du poids de la dette de sa holding de l'ordre de trois millions d'euros, qui a pesé sur son développement. Faute d'avoir réussi à trouver de nouveaux partenaires financiers pour refinancer la société, M. Grandchamp des Raux, s'était résigné à demander la mise en redressement judiciaire de la holding.