LE BARP Gironde (Reuters) - Manuel Valls a présidé jeudi au Barp, en Gironde, au démarrage du Laser mégajoule (LMJ), qui permettra de simuler des essais nucléaires et de maintenir la force de dissuasion française en état opérationnel.
Le Premier ministre a symboliquement mis en route par un simple clic d'ordinateur cette installation et y a vu une démonstration de la puissance industrielle, économique, diplomatique et militaire de la France.
C'est "un facteur de puissance", a-t-il dit. "Le Laser mégajoule est parmi les plus grands projets scientifiques que la France a conduits ces dix dernières années."
Il a également estimé que ce projet, censé remplacer les essais nucléaires grandeur nature auxquels la France a définitivement renoncé en 1996, faisait la "démonstration de l'importance de l'investissement".
"Investir, c'est bien sûr agir pour la relance de notre économie et pour les emplois ; 700 ont ainsi été créés sur ce site pour sa construction et 200 seront pérennisés pour son exploitation", a-t-il précisé.
Manuel Valls a aussi mis l'accent sur "l'engagement de la France", de François Hollande et du gouvernement en matière de dissuasion nucléaire: "La loi de programmation militaire 2014-2019 et les décisions du chef de l'Etat en ont confirmé l'importance pour la prochaine décennie."
Le projet de Laser mégajoule a été lancé en 1996 quand le président Jacques Chirac a décidé d'arrêter définitivement les essais nucléaires en Polynésie française.
"La France est le premier pays au monde pour lequel le dispositif de simulation garantit à lui seul le fonctionnement d'une nouvelle arme thermonucléaire", a dit Manuel Valls.
"Pendant la guerre froide, la France a fourni un effort considérable pour ne pas être distancée par les deux grandes puissances de l'époque. Mais, désormais, c'est elle qui fait la course en tête pour les technologies de dissuasion", a ajouté le Premier ministre.
Le chantier a véritablement débuté en 2003 au Barp, sur un site du Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
En novembre 2006, la sphère de 140 tonnes à l'intérieur de laquelle seront provoquées des fusions thermonucléaires miniatures a été mise en place au cœur du grand hall destiné aux expériences, au centre du bâtiment principal.
L'ensemble est aujourd'hui opérationnel et les expériences vont progressivement pouvoir s'y dérouler.
Estimé à l'origine, en 1995, à six milliards de francs (1,2 milliard d'euros), le coût du LMJ a finalement été chiffré en 2009 à 6,6 milliards d'euros.
(Claude Canellas, édité par Emmanuel Jarry)