Le gouvernement a annoncé jeudi un doublement de la "prime à la casse" des chaudières au fioul et à gaz usagées, pour contenir la facture énergétique des Français, mais a continué à garder le silence sur une éventuelle augmentation du tarif du gaz au 1er octobre.
"Je vous annonce que cette prime va être doublée à partir d'aujourd'hui grâce à la participation des fabricants de chaudières qui vont compléter l'aide offerte par les distributeurs de fioul et de gaz", a déclaré le ministre de l'Energie Eric Besson devant les participants au Congrès du gaz réunis à Paris.
Cette prime, valable jusqu'à la fin de l'année alors que son doublement ne sera pris en compte que jusqu'au 15 décembre, vise à aider les Français qui se chauffent au gaz ou au fioul à "réduire leur facture de manière durable", a ajouté M. Besson.
Le gouvernement a multiplié ces derniers mois les tentatives pour limiter l'impact de l'augmentation généralisée des prix de l'énergie (électricité, gaz, carburant) sur le pouvoir d'achat des Français, qui est revenu au centre du débat politique à quelques mois de l'élection présidentielle.
Le 2 mars M. Besson avait annoncé une aide, prise en charge par GDF Suez, de 100 euros pour une chaudière basse température et de 250 euros pour une chaudière à condensation pour les clients qui souhaitaient remplacer leur chaudière de plus de 15 ans dont le nombre est estimé à au moins 3 millions.
Puis le 21 avril, le gouvernement avait instauré une autre prime, d'un minimum de 100 euros pour l’achat d’une chaudière basse température et de 250 euros pour celui d’une chaudière à condensation, prise à leur charge par les distributeurs de fioul domestique en remplacement d’une chaudière de plus de 15 ans.
En France, plus de 15% des résidences principales sont chauffées au fioul. Cela représente environ 900.000 appartements et 3,5 millions de maisons individuelles. Selon la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C), plus d'un million de logements sont équipés de chaudières de plus de 20 ans.
GDF Suez dénonce le gel des prix
Le ministre de l'Energie a par contre éludé la question du tarif du gaz payé par les consommateurs, se contentant de rappeler que "le gouvernement a suspendu l'application du calcul des tarifs et demandé à la Commission de régulation de l'énergie de lui faire des propositions précises".
Le PDG de GDF Suez Gérard Mestrallet avait dénoncé, un peu plus tôt dans la journée à Londres, la "tentation" des gouvernements européens de "s'affranchir des règles du jeu" en matière d'énergie, en réponse à une question sur un possible nouveau gel des prix du gaz en France le 1er octobre.
Le patron de GDF Suez, numéro un européen du gaz, s'est refusé à donner le pourcentage de hausse des tarifs qu'il réclame après un premier gel des prix des particuliers le 1er juillet. Selon GDF Suez, un nouveau statu quo lui coûterait 340 millions d'euros au 2e semestre, dont environ 300 millions pour les seuls trois derniers mois de l'année.
M. Besson a en outre fait savoir qu'il allait saisir vendredi le Conseil supérieur de l'Energie d'un arrêté renforçant l'information et la protection des consommateurs qui va "permettre aux Français de transmettre eux-mêmes à leur fournisseur leur index réel de consommation" et "conduire au remboursement automatique sous quinze jours de tous les trop-perçus de plus de 25 euros".