Ils prennent peu de place dans les rayons, mais valent de quelques dizaines à plusieurs centaines d'euros: les chèques, cartes et autres coffrets cadeaux envahissent les magasins pour Noël, où ils se vendent comme des petits pains.
Les chèques-cadeaux, présents depuis 2004 dans le "top 10 des cadeaux" les plus offerts en France, connaissent un "succès ininterrompu", même s'ils marquent actuellement un peu le pas, relève le cabinet Deloitte dans son étude annuelle sur Noël.
Présent le plus souhaité en 2010, ils reculent cette année à la troisième place, concurrencés par les coffrets et cartes cadeaux et pâtissant aussi de limites d'utilisation (date de validité, etc.). Au final, ils devraient être au 6e rang des cadeaux les plus trouvés au pied du sapin, devançant tout de même les cartes (13e) et les coffrets (14e), selon Deloitte.
L'offre de ces petits produits à forte valeur, dont certains n'existaient pas il y a dix ans, a explosé. En témoignent la multitude des coffrets bien-être, sensations ou gastronomie, placés bien en vue dans les zones de fort trafic en magasin et à proximité des caisses, propices à l'achat d'impulsion pour des cadeaux d'appoint ou pour les consommateurs en mal d'idées.
Même s'ils sont très saisonniers, ces articles tombent à point nommé pour certains distributeurs, confrontés à la chute des ventes d'autres petits objets, comme les CD et les DVD.
"Tout distributeur a besoin de l'alchimie entre de gros produits" (canapés, frigos, téléviseurs...) qui font du chiffre, et des petits produits" qui génèrent du trafic en magasin, indique Delphine Mathez, associée au cabinet de consultants Roland Berger.
"Toutes les occasions sont bonnes pour donner envie aux gens de consommer. Et si en plus, ça ne prend pas de place en magasin (...) Cette année pour Noël, heureusement que les distributeurs ont les petits produits, parce qu'il y a un vrai attentisme de la consommation", indique-t-elle.
"Un modèle très profitable"
Avec la crise, les gens "n'arrêtent pas de consommer", mais décalent ce qui est décalable. "Sur les gros produits, je pense qu'il va y avoir une consommation plus faible que d'habitude", prédit-elle.
Selon les enseignes, il est fréquent que les cartes cadeau génèrent 5% du chiffre d'affaires à Noël, un poids significatif, indique Yves Marin, consultant à Kurt Salmon.
"Un des avantages magiques de ce type de produit", est qu'il y a environ 20% des cartes "qui ne seront jamais utilisées", à défaut de point de vente qui l'accepte à proximité, parce que le porteur dépasse la date de péremption, ou bien qu'il perd la carte, explique-t-il.
"Cela fait partie d'un modèle économique très profitable", d'autant plus que "le support n'est pas cher à produire".
Et ces petits produits résistent bien aux crises: "c'est majoritairement du loisir, du bien-être personnel, des valeurs sur lesquelles on économise peu, c'est une espèce de bulle d'oxygène dans un environnement sombre et nuageux", analyse-t-il.
En revanche, il sont davantage sujets aux vols que la moyenne des marchandises, souligne-t-il.
Les cartes, chèques et coffrets cadeau, génèrent "un chiffre d'affaires moyen au mètre carré, une grosse marge au mètre carré, mais vous ne pouvez pas faire des magasins où il n'y a que ça", tempère également Delphine Mathez.
A noter cette année l'arrivée de nouveaux "produits mini", comme la carte de téléchargement de livres numériques, pour accompagner les liseuses.
La Fnac met ainsi en place dans ses magasins, en exclusivité pour quatre mois, des cartes cadeau "Facebook crédits", la devise du réseau social, pour régler des jeux comme Faramineux, Sim's...