EDF et Total se sont engagés à ce que le projet de terminal méthanier à Dunkerque, censé compenser en partie les pertes d'emplois liées à la fermeture d'une raffinerie du pétrolier, soit "entériné avant la fin de l'année", a annoncé mardi le ministre de l'Industrie Christian Estrosi.
"Chacun des acteurs s'est engagé à ce que le projet final (de terminal méthanier) soit entériné avant la fin de l'année", a déclaré M. Estrosi lors d'une conférence de presse, à l'issue d'une rencontre avec des responsables des deux groupes.
EDF avait annoncé jeudi le report de son projet de terminal méthanier à Dunkerque (Nord), sans donner de nouveau calendrier pour ce projet, assurant toutefois qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une annulation.
Selon M. Estrosi, qui a indiqué s'être entretenu par téléphone avec les PDG des deux groupes, Henri Proglio et Christophe de Margerie, ce report est dû au fait que le tour de table pour le financement du terminal n'est pas achevé.
"Il y a plusieurs partenaires étrangers, c'est un projet européen", a-t-il expliqué.
En mai, le groupe énergétique espagnol Gas Natural avait indiqué étudier la possibilité d'investir dans le projet.
Total, qui a arrêté l'activité de sa raffinerie, "ne pourra pas quitter son implantation industrielle tant qu'il n'y aura pas un projet de substitution", a par ailleurs répété M. Estrosi.
En mars dernier, en pleine polémique sur la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, qui représente quelque 820 emplois directs et indirects, EDF et Total avaient annoncé un accord concernant l'installation d'un terminal méthanier à Dunkerque. Total avait pris une participation de 10% dans ce projet lancé dès 2006 par la municipalité et le port.
A quelques semaines des élections régionales du printemps, les deux partenaires avaient promis une décision d'investissement "avant l'été" pour ce terminal d'une capacité de regazéification comprise entre 10 et 13 milliards de mètres cubes par an et censé être mis en service en 2014.
Interrogé sur cette date, M. Estrosi a estimé que la mise en service pourrait toujours avoir lieu "à peu près dans ces eaux-là".
"Le projet créerait par ailleurs 1.200 emplois directs et indirects pendant la phase de construction du terminal, puis 80 emplois directs et environ 150 emplois indirects lors de la phase de stabilisation", a indiqué un communiqué du ministère de l'Industrie.
Dans une lettre ouverte adressée mardi avant cette rencontre à M. Estrosi, la CGT de Total avait réclamé "des actes" au groupe pétrolier pour assurer le reclassement des salariés de la raffinerie de Dunkerque.
"Les faits sont là: les engagements ne sont tenus ni du côté du groupe Total ni du côté d'EDF", déplorait le syndicat dans son courrier.