L'Etat apportera bien 10 millions d'euros dans le cadre de la reprise du constructeur et équipementier automobile Heuliez, a confirmé mercredi le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, se disant "certain" que l'annonce du sauvetage d'Heuliez interviendrait dans la matinée.
Le tribunal de commerce de Niort devait rendre mercredi sa décision concernant les deux projets de reprise déposés le 23 juin, alors que l'entreprise de 600 salariés se débat depuis 2006 dans de graves problèmes financiers.
"L'Etat apportera 10 millions d'euros", dans le cadre du nouveau tour de table. "On sera sans doute même à plus de 10 millions", a déclaré M. Estrosi sur Europe 1.
"Ce sera de l'argent de mon ministère, à la fois sur les primes vertes pour baisser la facture énergétique. Ce sera aussi une prime à l'aménagement du territoire et sans doute une participation du FSI", le Fonds stratégique d'investissement créé l'an dernier pour prendre des participations dans des entreprises, a précisé le ministre de l'Industrie.
"Je suis certain que ce matin (ndrl: mercredi), nous aurons l'annonce du sauvetage d'Heuliez", a-t-il assuré.
L'Etat s'était déjà engagé il y a plusieurs mois à verser, notamment via le FSI, 10 millions d'euros à l'équipementier, au bord du gouffre, s'il trouvait un repreneur.
"Les primes vertes, ce sont les aides dans le cadre des aides au développement du véhicule électrique", a-t-on détaillé au ministère. Heuliez prévoit de produire une nouvelle voiture électrique, "Mia", dans son usine de Cerizay (Deux-Sèvres).
M. Estrosi s'en est par ailleurs pris une nouvelle fois à Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, à laquelle il s'est déjà oppposé à plusieurs reprises dans ce dossier.
"Je serais curieux d'ailleurs, parce que Mme Royal est une truqueuse et une menteuse et qu'elle l'a démontré sur ce dossier, combien elle fera d'efforts par rapport à ce que fera l'Etat", a lancé M. Estrosi.
La région Poitou-Charente a déjà versé cinq millions d'euros à l'entreprise.
Le tribunal doit trancher entre l'offre du groupe français Baelen Gaillard Industrie (BGI), qui agit conjointement avec le groupe allemand ConEnergy associé au groupe de santé allemand Khol, et le fonds d'investissement malaisien Delamore and Owl Group Companies.
BGI, dont l'offre semblait tenir la corde, reprendrait l'activité d'emboutissage d'Heuliez et le groupe allemand la partie véhicules électriques.
Sur le plan financier, le tandem franco-allemand apporterait 13,1 millions d'euros.
L'entreprise de Cerizay a été placée fin mai en redressement judiciaire pour la deuxième fois.