(Reuters) - Les Bourses européennes ont entamé mardi le mois de septembre sur la tendance du mois d'août, à savoir un net repli, plombées par une série d'indicateurs confirmant le scénario d'un ralentissement de l'économie chinoise pesant sur la croissance mondiale.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 2,4% (111,79 points) à 4.541,16 points. Le Footsie britannique a cédé 3,03% et le Dax allemand 2,38%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 reculait de 2,47% et le FTSEurofirst 300 de 2,87%.
A Wall Street, au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones abandonnait 1,93%, le Standard & Poor's-500 1,9% et le Nasdaq Composite 1,5%. Les trois grands indices américains sont désormais en territoire négatif sur 2015.
L'activité du secteur manufacturier chinois a subi en août sa contraction la plus marquée depuis trois ans selon plusieurs indicateurs publiés mardi, une nouvelle dégradation qui alimente les craintes d'atterrissage brutal de la deuxième économie mondiale. L'indice PMI manufacturier officiel est tombé à 49,7 le mois dernier.
Et les enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achat en Europe et aux Etats-Unis suggèrent que ce facteur a un impact non négligeable sur la croissance dans ces régions.
L'indice Stoxx européen des ressources de base, particulièrement sensible aux évolutions de la conjoncture chinoise, a chuté de 5,6%, mais aucun secteur n'est épargné, en Europe comme aux Etats-Unis. A Wall Street, le S&P de l'énergie cède ainsi 3,2%.
"Le PMI (chinois) est inférieur à 50, un seuil important du point de vue psychologique, et cela souligne le fait que la Chine se contracte", dit Joe Rundle, trader senior d'ETX Capital. "Avec la publication d'indicateurs défavorables, il faut s'attendre à voir persister le sentiment négatif des dernières semaines."
Ajoutant au pessimisme ambiant, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a déclaré que la croissance mondiale serait sans doute inférieure aux dernières prévisions de l'organisation.
Parmi les baisses les plus marquées en Europe, les groupes miniers Glencore et Anglo American (LONDON:AAL) ont chuté respectivement de 9,98% et 7,64%.
Sur le marché des changes, le dollar perd du terrain face au yen et à l'euro, les investisseurs continuant de réduire les positions financées par ces deux devises.
L'aversion pour le risque profite par ailleurs aux emprunts d'Etat allemands et surtout américains, même si le marché obligataire reste prudent en attendant les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis vendredi, dans la perspective de la réunion de la Réserve fédérale les 16 et 17 septembre.
Le pétrole, lui, rechute de plus de 7% en réaction aux indicateurs et au lendemain d'un bond de plus de 8%. Le brut léger américain revient sous 46 dollars le baril, le Brent sous 50 dollars.
(Alistair Smout,; Marc Angrand pour le service français)