La banque centrale des Etats-Unis (Fed ) a annoncé mardi qu'elle se tenait prête à agir davantage pour hâter la reprise de l'économie américaine, qu'elle juge toujours lente et menacée par les "tensions sur les marchés financiers mondiaux".
A l'issue de sa dernière réunion ordinaire de l'année, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a annoncé à Washington qu'il restait "prêt à employer les outils à sa disposition pour promouvoir une reprise économique plus forte dans un contexte de stabilité des prix".
Le FOMC estime que l'état de l'économie américaine s'améliore, mais justifie de rester vigilant.
Il note dans le communiqué final de sa rencontre que, depuis sa réunion précédente, début novembre, "l'économie a crû modérément en dépit d'un apparent ralentissement de la croissance mondiale".
Néanmoins, ajoute-t-il, le taux de chômage (8,6% en novembre) "reste élevé", et, compte tenu du fait que la croissance économique ne devrait s'avérer que "modérée", sa décrue s'annonce toujours lente.
Le FOMC indique avoir décidé en conséquence de maintenir le taux directeur de la Fed dans la marge de fluctuation de 0 à 0,25% qu'il lui a assignée il y a près de trois ans jour pour jour. Il continue de promettre un taux directeur directeur "exceptionnellement bas [...] jusque mi-2013" si les conditions le justifient.
La Fed a confirmé également sa volonté de maintenir à l'étale le montant des liquidités (2.300 milliards de dollars) qu'elle a injectées dans le circuit financier en rachetant des titres depuis 2008, et son projet, annoncé en septembre, de faire baisser encore un peu plus les taux d'intérêt à long terme en augmentant d'ici à la fin juin la maturité moyenne de son portefeuille d'obligations du Trésor américain.
Comme en novembre, un membre du Comité, Charles Evans, a voté contre la décision prise par ses pairs car il souhaitait que la Fed assouplisse immédiatement sa politique monétaire.
Chargée d'assurer le plein emploi et la stabilité des prix, la Fed note que l'inflation "s'est modérée" par rapport aux niveaux qu'elle avait atteints plus tôt dans l'année, et assure que les attentes d'inflation à long terme restent "stables".
Pour Michael Gapen, économiste de Barclays Capital, la formulation du communiqué final du FOMC montre que le Comité affiche toujours "une préférence pour une politique monétaire plus souple".
"Tout ralentissement de l'économie, qu'il soit dû à une restriction plus forte que prévu de la politique budgétaire américaine ou aux retombées économiques de la crise de la dette européenne sur les marchés financiers américains, pourrait faire basculer le Comité vers des mesures d'assouplissement supplémentaires", estime-t-il.
Selon lui, on ne peut donc pas exclure "totalement" que la Fed se lance dans de nouveaux rachats d'actifs sur les marchés financiers.
Harm Bandholz, d'Unicredit, estime que c'est ce qui va se passer car la croissance américaine va immanquablement ralentir.
Le FOMC, écrit-il, a indiqué clairement qu'il n'était "pas convaincu par la récente amélioration de la croissance" dont témoignent les indicateurs économiques depuis quelques semaines.
M. Bandholz prévoit que la Fed lancera "d'ici au printemps" un programme de rachat de titres adossés à des créances immobilières.
"Toutes les solutions restent possibles", estime Ian Shepherdson, du cabinet HFE.